mercredi 22 septembre 2010

La dureté des faits ne les empêche point d'être* (je fais des tartes genre rustiques)


Je ne pourrai jamais vous raconter TOUT ce qu'il s'est passé depuis Biarritz.

Les polaroids farfelus de Bernhard et Anna Blume (ce nom ne vous dit rien ?) ; les portraits de famille en noir et blanc de Vladimir Mishoukov, intitulés "Famille du député de la Douma de la Ville de Moscou", "Famille du milicien" ou "Famille du mécanicien des photocopieuses", fascinants ; une lune éblouissante que l'on promène dans des paysages nocturnes, images d'une poésie incroyable.

Le retour au travail après un mois et demi d'absence.
Pour mieux supporter les longues journées de travail, les déjeuners solitaires une à deux fois par semaine, à la terrasse du Musée de la vie romantique (en compagnie des petites souris), aux Pâtes vivantes ou à Rose Bakery sont autant de moments de respiration indispensables. Vitaux.

Une tablette de chocolat "intellectuel" arrivée par la Poste. Un des meilleurs chocolats qu'il m'ait été donné de goûter : l'addiction vient dès le premier carré.
Du panforte bianco et du pan pepato également, qui ont fait un détour par l'Alsace avant d'arriver dans ma boîte aux lettres.
Merci les filles !

Un samedi, nous sommes partis déjeuner au parc des Buttes-Chaumont (j'ai choisi un duo de pavés de bœuf : le Salers s'avéra bien meilleur que le Charolais ; les pommes grenaille qui les accompagnaient étaient, quant à elles, irréprochables). Après quoi une sieste sur l'herbe s'imposa.
Puis, la balade qui suivit me rappela des souvenirs, et la gaufre au nut-nut fut engloutie très vite tandis que nous marchions le long du lac.



Dans le quartier des Pyrénées et de Ménilmontant, de véritables trésors se sont découverts à nous,

(là, je me suis souvenue d'une certaine Table nomade...)


(Merci à Audrey d'avoir parlé de ce coin de paradis secret. Allez voir son blog, qui est une vraie mine pour tous ceux qui veulent découvrir Paris autrement)




il y eut un thé à la menthe à la terrasse d'un très sympathique café de Ménilmontant,


et la journée s'acheva avec une glace gianduia-fior di latte chez Pozzetto (Grom étant décidément trop loin ce jour-là). Pas de cliché pour cause de mains occupées.

Le samedi suivant, nous avons continué notre exploration du nord est parisien autour du canal Saint-Martin. Je sais maintenant où je pourrai prendre un verre avec Loukoum°°° avant de la raccompagner à son train...







Ces derniers temps, il a fallu dissiper quelques malentendus et... réapprendre l'amitié. Pas si simple, mais il n'y a pas d'autre choix si l'on ne veut pas continuer à perdre ses amis un à un.

Enfin, pour célébrer l'arrivée du petit M. dans la famille, il y eut les tartes du dimanche, avec enfin trois générations autour de la table. J'ai hâte de devenir sa tatie gâteaux !


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Tarte aux prunes


Pour une tarte de 25 cm de diamètre environ

Pour la pâte à tarte :
250 g de farine T55 (ou 65)
150 g de beurre salé bien froid, coupé en lamelles
8-9 c.s. d'eau glacée

Pour la crème d'amandes (quantité pour 2 tartes) :
60 g de d'amandes en poudre
50 g de beurre mou
40 g de sucre blond de canne
1 œuf
1/2 c.c. d'arôme d'amande amère
1 c.c. de rhum blanc agricole
1 c.s. de crème fraîche (facultatif)

environ 400 g de prunes (= une quinzaine de prunes), coupées en quartiers


Préparer la pâte à tarte
Verser la farine dans un saladier et y ajouter le beurre coupé en lamelles.
Avec deux couteaux, mélanger la farine et le beurre jusqu'à l'obtention d'une poudre à l'aspect de semoule.
Ajouter l'eau par petites cuillerées, en continuant à mélanger au couteau. Arrêter quand la pâte commence à s'amasser en gros morceaux, au bout de 8-9 cuillerées.
Avec les deux mains, prendre la pâte et la serrer pour la compacter un peu.
L'envelopper dans du film étirable et la laisser reposer au frais au moins 1/2 heure.

Préparer la crème d'amande
Dans un grand bol, mélanger le beurre mou, le sucre et les amandes en poudre.
Incorporer l'œuf battu, l'arôme d'amande amère et le rhum, et mélanger.
(Pour finir, ajouter la crème fraîche.)

Montage et cuisson
Préchauffer le four à 190 °C.
Sortir la pâte du réfrigérateur, l'étaler sur un plan de travail fariné, sur 2 à 3 mm d'épaisseur. Découper un cercle de 25 cm de diamètre environ.
Poser le disque de pâte dans un moule à tarte.
Étaler la moitié (ou la totalité, c'est comme vous voulez) de la crème d'amande sur le disque de pâte en laissant plusieurs cm de marge sur les bords.
Disposer les quartiers de prunes sur la crème d'amande.
Rabattre les bords de pâte sur la tarte.
Enfourner la tarte environ 50 minutes à 190 °C.


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Tarte poire chocolat


Pour la pâte à tarte, voir plus haut.

Pour la crème d'amande au chocolat :
40 g d'amandes en poudre
50 g de beurre
40 de sucre blond de canne
2 c.s. de cacao en poudre non sucré
1 œuf
1/2 c.c. de vanille en poudre ou 1 c.c. d'extrait de vanille liquide

3 poires (mûres, mais pas trop), coupées en lamelles


Préparer la pâte à tarte (voir plus haut)

Préparer la garniture
Dans un grand bol, mélanger le beurre mou, le sucre, le cacao et les amandes en poudre.
Incorporer l'œuf battu, la vanille, et mélanger.

Montage et cuisson
On procède de la même façon que pour la tarte aux prunes :
Préchauffer le four à 190 °C.
Sortir la pâte du réfrigérateur, l'étaler sur un plan de travail fariné, sur 2 à 3 mm d'épaisseur. Découper un cercle.
Poser le disque de pâte dans un moule à tarte.
Étaler la crème d'amande au chocolat sur le disque de pâte en laissant plusieurs cm de marge sur les bords.
Disposer harmonieusement les morceaux de poires dessus.
Rabattre les bords de pâte sur la tarte.
Enfourner la tarte environ 50 minutes à 190 °C.


J'ai définitivement adopté cette pâte à tarte simplissime, dont la préparation ne salit pas les mains, et qui donne un résultat fabuleux. C'est la meilleure de toutes celles que j'ai testées jusqu'à présent, et je compte l'utiliser autant pour le salé que pour le sucré.


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Lors de mes promenades solitaires, je suis tombée un jour sur un endroit fantastique : Mes premiers pas, une boutique vendant des vêtements et accessoires pour enfants.


Les petites blouses et robes sont sublimes : coupes sobres, matières douces, couleurs pastels, imprimés fleuris (Liberty ?) délicats... Si ces vêtements existaient en version adulte, je me laisserais tenter sans hésitation.
La jeune femme qui tient cette boutique soutient et promeut des créatrices françaises encore méconnues, la démarche mérite d'être encouragée. Si vous avez des enfants et que vous les aimez bien habillés, je vous conseille d'y faire un tour ! Si vous n'en avez pas, vous pouvez aussi y faire un tour : vous y dénicherez de merveilleux cadeaux pour les petits de votre entourage. En ce qui me concerne, c'est le genre d'endroit qui me donne (presque) envie d'avoir des enfants, c'est vous dire.

Mes premiers pas (vêtements de créateurs pour enfants)
32, rue Saint-Paul
75004 Paris
M° Saint-Paul (ligne 1) ou Sully-Morland (ligne 7) (plus loin)
01 42 78 26 74
lun-mar : 10h-16h
mer-sam : 10h-19h




La prochaine fois, il faudra que je vous parle de ma nouvelle (grande) obsession : la cuisine coréenne. Ou bien de Buchteln. Ca ne va pas trop ensemble, alors il faudra que je fasse un choix.
Désolée pour ce billet très fourre-tout et décousu.

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* Citation aperçue à l'expo Anna et Bernhard Blume.

vendredi 17 septembre 2010

La parenthèse enchantée (Vienne #2)


Durant nos quatre jours à Vienne, il y eut d'autres retrouvailles : moins chargées en émotions, mais tout aussi chouettes. Et d'heureuses découvertes.
Tout cela a contribué à faire de ce voyage un enchantement.


Kunsthistorisches Museum (KHM)


La visite au KHM (le Musée des Beaux-Arts, l'équivalent du Louvre), le dernier jour, fut un moment inoubliable : j'avais l'impression de redécouvrir totalement le musée. J'avais oublié à quel point la collection d'antiquités égyptiennes, gréco-romaines et autres était impressionnante. J'ai adoré les sarcophages, les petites momies d'animaux (!), les bustes romains mis en scène avec un éclairage très théâtral, les petites statuettes de guerriers...
La galerie de peintures fut une source d'émerveillement, autant pour moi que pour lui qui les voyait pour la première fois. Les tableaux foisonnants de Bruegel nous fascinèrent ; j'ai échangé quelques mots avec une dame qui était en train de copier Le Combat de Carnaval et Carême : elle venait presque tous les jours depuis plus de deux mois (sans doute y est-elle encore...). Nous ne nous sommes pas amusés à compter les quatre-vingt dix Jeux d'enfants, mais ce joyeux bordel nous plut énormément. Plaisir de revoir également les Chasseurs dans la neige avec les minuscules patineurs en arrière-plan, ainsi que le Repas de noce, où la mariée fait une drôle de tête. Nous sommes revenus dans cette salle afin de les admirer une dernière fois avant de quitter le musée.
Dans une petite galerie parallèle, la jeune femme de Bellini dont j'ai si longtemps contemplé la reproduction sur mon bureau de thésarde apparut devant mes yeux : je fus ravie de la revoir en vrai, d'admirer la blancheur veloutée de sa peau, les courbes de son corps, la douce mélancolie qui se dégage de son visage.
On ne peut pas décemment aller à Vienne sans visiter le Kunsthistorisches Museum.
Et si dans la file d'attente, un groupe d'Allemandes vous propose de vous joindre à elles afin de pouvoir bénéficier du tarif de groupe, n'hésitez pas : dites oui !



Kunsthistorisches Museum (KHM)
Maria Theresien-Platz
A-1010 Wien*
Mar-dim : 10h-18h
Jeu : 10h-21h

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Café Sperl


Après la visite du KHM, c'est au Café Sperl que nous avons choisi de nous restaurer. Je connais mal ce café pour l'avoir très peu fréquenté (pas de souvenir émouvant, donc), mais l'agencement des tables et banquettes en "niches" est vraiment chouette, et l'âme du lieu semble intact, comme s'il n'avait pas bougé depuis plus d'un siècle d'existence...
Mes Eiernockerl au lard, accompagnés d'une salade verte, furent top, pas lourds du tout, et son filet d'omble très fin et délicat. Une cuisine simple et goûteuse, à un prix très raisonnable. En revanche, je n'ai pas goûté aux pâtisseries, que j'ai longuement observées sous leur cloche : je suis trop fidèle à celles du Café Diglas.
Petit détail futile : j'ai adoré le robinet doré en forme de poisson dans les toilettes des filles.




Café Sperl
Gumpendorferstrasse 11
A-1060 Wien
01 586 41 58
Lun-sam : 7h-23h
Dim : 11h-20h
(fermé le dimanche en juillet et en août)


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Palmenhaus im Burggarten


Un cadre grandiose pour ce café-restaurant où la cuisine se veut moderne et internationale. Les prix sont à l'avenant : on les croirait parisiens. En tout cas, il est très agréable d'y prendre un verre (la carte des vins et autres boissons est impressionnante !) en feuilletant un magazine, en faisant quelques polaroids, ou en regardant le personnel s'affairer en cuisine.
J'ai eu envie d'Almdudler (une sorte de limonade aux herbes très populaire, à goûter absolument).
Moment rafraîchissant.




Palmenhaus im Burggarten
Burggarten 1
A-1010 Wien
01 533 10 33
Ouvert tous les jours, de 10h à 2h
Petit déjeuner de 10h à 13h

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das möbel



Je n'avais jamais osé pénétrer dans ce café auparavant, intimidée par le concept (= un café où les meubles sont à vendre) et les fauteuils design que l'on apercevait de l'extérieur. Onze ans plus tard, j'ai enfin franchi le pas de la porte, pour y découvrir un café très chaleureux et accueillant.
Ce que j'aime par dessus tout à Vienne, c'est que les endroits comme celui-ci ne sont pas snobs du tout. Vous êtes toujours servis par de jeunes gens cool et aimables. Et ce que j'aime particulièrement dans ce café-là, ce qui fait son charme, c'est que je suis sûre de découvrir un lieu totalement différent la prochaine fois, la déco et le mobilier étant sans cesse renouvelés.
J'ai drôlement hâte.











das möbel
Burggasse 10
1070 Wien
01 524 94 97
Ouvert tous les jours, de 10h à 1h

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phil


Patoumi avait parlé de cette adresse. J'étais curieuse de la découvrir à mon tour.
La surprise fut belle, j'ai adoré ce lieu hybride — librairie-disquaire-café-marchand de meubles — où l'on peut siroter un Soda Zitrone en feuilletant un livre de cuisine à côté d'un poulet à moitié endormi, dans un canapé invitant justement à la sieste.
J'ai pris plein de photos. J'ai feuilleté quelques livres, pour me décider finalement pour un livre de cuisine vraiment chouette rassemblant les recettes fétiches d'une poignée d'habitants d'une HLM viennoise. Autrichiennes, turques, hongroises ou philippines, les recettes sont accompagnées d'un texte racontant la vie et le parcours de chacun, de photos et de plein plein de dessins. Je peux vous dire que les falafels de madame Naglaa, d'origine égyptienne, ont l'air fabuleux.
J'ai aussi craqué pour un carnet assez particulier. Acte hautement masochiste quand on sait à quel point j'ai détesté lire les classiques allemands (genre celui-ci ou celui-là) imposés à la fac dans cette collection bon marché et très moche.
Bref.
Si vous êtes de passage à Vienne, sortez du 1er arrondissement, et faites un crochet par la Gumpendorferstrasse. Phil est quasiment en face du Café Sperl.





phil
Gumpendorferstrasse 10-12
A-1060 Wien
01 581 04 89
Lun : 17h-1h
Mar-dim : 9h-1h

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Marktachterl


Notre seule et unique incursion dans le Leopoldstadt (2ème arrondissement) ne fut pas pour le Prater, mais pour un déjeuner en terrasse sur le Karmelitermarkt, loin des sentiers battus touristiques.
Malgré la présence d'un célèbre écrivain local, nous avons déjeuné en toute tranquillité. Nous avons opté pour la formule à 7,50 euros (entrée + plat, ou plat + dessert). Tout fut délicieux : le velouté de concombre froid, le risotto aux pommes et au thym à la cuisson parfaite, ainsi que la tarte aux myrtilles et aux noix rivalisant sans problème avec les traditionnels Mehlspeisen.
Je n'ai pas regretté le déplacement.



Marktachterl
Karmelitermarkt 96
A-1020 Wien
01 214 47 92
Ouvert du lundi au samedi, de 8h30 à 22h

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Restent quelques regrets pourtant. Celui de n'avoir pas pu faire un tour de grande roue au Prater, de ne pas être retournée au Bräunerhof, le Stammcafé de Thomas Bernhard, de ne pas avoir mangé de Sachertorte à l'hôtel Sacher, de ne pas avoir pu retourner à la Sargfabrik, au Kaffee Alt Wien (le premier café de Leopold Hawelka), de ne pas avoir mangé de Kaiserschmarrn chez Diglas...
Autant de bonnes raisons pour y retourner bientôt.
J'espère avoir réussi à vous donner envie d'y aller, ou d'y retourner aussi.











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* Comment lire un code postal viennois : pour avoir le numéro d'arrondissement, il suffit de prendre les deux chiffres du milieu : 1010 correspond au 1er, 1020 au 2ème, 1190 au 19ème...