mardi 19 avril 2011

Le tango de l'ennui


Je ne m'en sors pas.
Les journées entières passées à écrire des scripts.
Les sorties nocturnes en semaine (parce que la moindre escapade, la moindre course sont désormais quasi impossibles pendant les pauses déjeuners).
Les soirées passées à cuisiner jusqu'à pas d'heure, juste pour avoir un chouette bento le lendemain (parce que prendre ses repas quotidiennement à la cantine est inconcevable).
Les "détours" par le canal Saint Martin, juste pour aller chercher du pain (et des idées)...
Les promenades du week-end, les déjeuners dominicaux en famille, les fêtes d'anniversaire, les balades au parc avec le petit M...

Je ne trouve pas le temps de lire, de dessiner, ni d'écrire à ceux qui m'envoient régulièrement de petits mots, ou plus (qu'ils m'en excusent...). Et les nuits sont déjà si courtes...

M'en voudrez-vous pour ce billet sans dessin ni recette ? (m'en voudriez-vous si je récidivais ?)

(petit clic sur la photo pour en savoir un peu plus)


(petit clic sur la photo pour en savoir un peu plus)



(petit clic sur la photo pour en savoir un peu plus)


La bonne nouvelle, c'est que j'ai désormais une copine de miam au travail, et ça, c'est inestimable.

mardi 5 avril 2011

There is thunder in my heart (addictions et soupes de fin d'hiver)


Un zeppelin dans le ciel. Deux grandes roues qui se montent en vue de l'ouverture d'une fête foraine. Des rais de soleil perçant à travers d'épais tapis de nuages. Des toits de voiture scintillants sur le périphérique. Regarder par la fenêtre (en l'occurrence la baie vitrée du bureau) reste une activité captivante même lorsqu'on a quitté les bancs du lycée depuis longtemps.
Un cadre propice aux pensées vagabondes.

Un soir, j'ai éteint mon ordinateur et refermé mon cahier un peu plus tôt, pour aller faire un tour du côté du Canal Saint-Martin avec mon poulet. En passant par la boulangerie Du pain et des idées : nous en sommes ressortis avec un escargot pistache-chocolat et un gros morceau de pain des amis (sans bords, quel bonheur).


En grignotant ce pain encore tout chaud au bord du canal (comment résister à du pain chaud ?), je me suis dit qu'avec un peu de charcuterie ou de beurre (ou de fromage), nous tenions là un festin, et qu'il était inutile d'aller dîner où que ce soit. D'ailleurs, nous n'avons pas réussi à trouver le Saravanaa Bhavan : j'avais mal mémorisé les trois chiffres composant le numéro de rue, cherchant le 107 alors qu'il s'agissait du 170 de la rue du faubourg Saint-Denis (hum hum... que penser d'un cerveau incapable de retenir trois pauvres chiffres dans le bon ordre...?)*. Tant pis. Ou tant mieux. Le plan B a consisté, après moults détours dans le quartier, à aller manger une pizza chez Maria Luisa : pâte d'une finesse (au centre) et d'un croustillant (sur les bords) parfaits, ambiance jeune et branchée qui nous a changés de notre habituelle pizzeria des Gobelins.


Dès ce jour-là, j'ai développé une forte addiction au pain des amis, n'hésitant pas à traverser Paris plusieurs fois par semaine afin de m'approvisionner pour le petit déjeuner. Sa mie dense, voluptueuse, sa croûte rustique et son léger goût de soda bread en font un pain divin, parfait à mes yeux (je le préfère même à celui de Poujauran, dont je me gavais littéralement à chacun de mes passages chez Rose Bakery).
Les autres addictions du moment sont la brioche torsadée aux azuki de chez Aki boulangerie, qui a aussi le pouvoir de me faire traverser Paris, et le jus d'oranges sanguines du matin. Et aussi les petites tablettes d'Henri Le Roux. Qui ont fait dire à ma chef que j'avais toujours "des chocolats très sophistiqués" (sic). Je peux vous dire qu'après une réflexion pareille, et au vu des tupperware-sac plastique des collègues, je me confectionne des lunchboxes minimalistes, bien loin de ces magnifiques boîtes à manger qu'il me démange pourtant de faire...
Bref.

Le Japon continue à occuper nos pensées... Le souvenir d'une belle promenade l'année dernière nous a donné envie de retourner au Jardin Albert Kahn, dans l'espoir de voir les cerisiers en fleurs. Le jour choisi fut idéal, bien loin de l'atmosphère apocalyptique qui règne sur l'archipel nippon...










Et pour clore cet hiver qui fut bien long, deux soupes qui ont fait le délice de nos papilles. Le velouté de pois cassés a été testé et approuvé maintes et maintes fois. Quant à la soupe aux oignons, j'ai bien l'intention de la refaire encore, chaque fois que je trouverai des oignons des Cévennes...


Soupe à l'oignon doux des Cévennes, selon Natalia


pour 2 grands bols

2 oignons doux des Cévennes détaillés en fines rondelles
20 g de beurre
1 c.s. bombée de farine
1/2 litre d'eau
2 c.s. rases de fond de veau déshydraté
5 cl de vin blanc sec
sel, poivre (5 baies)
50 g de lardons
des croûtons

Faire revenir les lardons et les oignons dans le beurre en laissant légèrement colorer.
Lorsque les oignons sont tendres, ajouter le vin blanc et laisser réduire de façon à ce qu'il ne reste qu'une cuillérée à soupe de liquide.
Ajouter la farine et le fond de veau, bien remuer pour que la farine s'incorpore au jus réduit, puis ajouter l'eau.
Porter à frémissement puis laisser cuire une vingtaine de minutes.
Rectifier l'assaisonnement en sel et poivre.
Servir bien chaud, avec des croûtons (ou non).


Velouté de pois cassés aux ravioles grillées (merci Marion !)


pour 5-6 bols

250 g de pois cassés
3 brins de thym
2 feuilles de laurier (initialement : 1)
1 oignon
1 tablette de bouillon de légumes
1 plaque de ravioles de Romans (ou ravioles du Dauphiné, c'est idem)
huile d'olive
50 g de crème fraîche (initialement : 100 g)
2 jaunes d'œuf (oubliés)
2 c.s. d'huile de noix
poivre
ciboulette

Faire tremper les pois pendant 3 heures (au moins) dans un grand volume d'eau froide.
Mettre les ravioles au congélateur (pour faciliter leur séparation).
Égoutter, rincer et faire cuire les pois cassés 45 minutes à couvert dans 1 litre d'eau (filtrée) avec le laurier, le thym, l'oignon émincé, la tablette de bouillon, sel et poivre. Au besoin, rajouter de l'eau en cours de cuisson.
Ôter le thym et le laurier en fin de cuisson et mixer.
Tout en mixant, ajouter la crème, les jaunes d'œuf et l'huile de noix.
Vérifier l'assaisonnement et réserver au chaud.
Séparer les ravioles au sortir du congélateur et les faire frire dans un fond d'huile d'olive, le temps de les dorer sur les deux faces.
Verser la crème de pois cassés dans les bols, déposer les ravioles au-dessus et parsemer le tout de ciboulette ciselée.

************

* Nous avons retenté le coup deux jours plus tard, et ce fut l'occasion d'un déjeuner exquis (South Indian meal et North Indian thali, hyper copieux) et d'un spectacle fascinant et dépaysant : j'ai adoré observer nos voisins indiens manger avec leurs doigts, malaxer leur riz avec les différents accompagnements et sauces... Des gestes que l'on devine acquis depuis la plus tendre enfance et faisant partie intégrante de leur identité...