mercredi 29 février 2012

Sometimes I still need you (unconventional blanquette)


Jeudi dernier, plaisir immense de me retrouver sur la banquette de Kooka Boora, après un court passage au bureau. J'ai sorti mon énorme ordinateur, posé le filtre de confidentialité sur l'écran, et travaillé en sirotant un grand verre de jus pomme-poire-orange tout frais. Je n'ai pas vu le temps passer, le café n'allait pas tarder à fermer quand je suis partie pour aller rejoindre mes anciens collègues dans un restaurant du quartier.
L'expérience s'étant avérée concluante, je crois qu'elle sera renouvelée très souvent dorénavant, car la monotonie des journées passées dans mon petit bureau me pèse un peu. Je ne trouve pas le temps d'écrire à mes amis — pardon à celles qui attendent une réponse depuis des lustres —, de lire plus que les quelques pages que je lis sur le trajet de la piscine — actuellement Les jeunes filles, choisi par le club de lecture, une relecture donc. Les jours passent et les pages de mon agenda, que je m'étais promis de remplir d'un dessin quotidien — c'était ma seule bonne résolution pour l'année —, restent de plus en plus souvent vides. Je me suis résolue à travailler le dimanche, afin de gagner quelques heures de liberté en semaine. Pour pouvoir me poser un moment dans un café adoré, voir un film mélancolique, aller chercher des flans et du pain, dessiner, rêvasser, un peu. Tout ce qui constitue mon oxygène.

Cela fait maintenant cinq ans (!) que je vous confie mes obsessions culinaires et que je vous raconte ma vie dans les grandes largeurs. Et même si les billets tendent à s'espacer, je n'ai nullement l'intention de renoncer à cette drogue douce qu'est le blog. J'aime trop les échanges et les découvertes qu'il me procure. Et je crois que sans vos gentils mots et encouragements, je serais restée à un niveau de confiance en moi-même assez déplorable. Pour ça, je vous dois encore plein de billets, de recettes et de dessins. Et en attendant, une blanquette. Il m'a fallu du temps, mais grâce à une amie chère, qui m'a en quelque sorte prise par la main pour me montrer le chemin, j'ai ENFIN vaincu mon angoisse de la blanquette.

La blanquette de veau comme je l'aime
(inspirée des recettes de Lilo, de Loukoum°°° et de celle testée avec mon amie M.)


pour 4-5 personnes, selon l'appétit

1 kg d'épaule de veau, coupée en morceaux
4 carottes épluchées et coupées en tronçons
1 branche de céleri
1 blanc de poireau
1 oignon piqué de clous de girofle (2 pour moi)
2-3 branches de thym
3 feuilles de laurier

200 g de champignons de Paris, nettoyés et coupés en deux
50 g de beurre
75 g de farine
jus d'1 citron
1 petit verre de vin blanc
100 g de crème fraîche
2 jaunes d'œufs
sel, poivre, huile

Faire revenir les morceaux d'épaule de veau avec un peu d'huile au fond d'une marmite, jusqu'à ce qu'ils soient légèrement colorés.
Jeter l'huile et couvrir largement d'eau froide.
Porter à ébullition, écumer, puis ajouter les carottes, le céleri, le poireau, l'oignon ainsi que les herbes. Tout doit être bien immergé (rajouter de l'eau au besoin).
Faire cuire 45 minutes, ôter les carottes (avec une écumoire) pour éviter qu'elles ne soient trop ramollies. Réserver.
Laisser cuire la viande avec le bouillon à nouveau pendant 45 minutes. Au bout de ce temps de cuisson, elle doit pouvoir s'effilocher facilement.

Dans une casserole, faire fondre le beurre.
Ajouter la farine et mélanger vivement avec un fouet pour éviter la formation de grumeaux.
Ajouter rapidement le bouillon, louche par louche, en mélangeant bien à chaque fois. Il faut compter une douzaine de louches environ. Ajouter le vin également.
Incorporer les champignons, les laisser cuire, le temps que la sauce épaississe un peu.
Dans un bol, mélanger la crème, les jaunes d'œufs et le jus de citron, et ajouter ce mélange à la sauce. Assaisonner.
Ajouter les morceaux de viande, laisser mijoter un peu (à feu doux) et servir avec les carottes et du-riz-sinon-rien.


Il me reste encore à vaincre l'angoisse de la pâte à choux, de la pasta maison, et de tout un tas d'autres choses. Autant dire que vous n'avez pas fini d'entendre parler de mes aventures culinaires.

vendredi 17 février 2012

In the bleak midwinter (riz à la gaxuxa)


Dire que mon quotidien a changé ces dernières semaines serait un euphémisme. Bouleversé, il a été.
Après la piscine, il faut désormais se dépêcher de rentrer à la maison, car le temps est compté. Vite, reprendre le métro, faire quelques courses peut-être, rincer bonnet et maillot de bain, et s'installer devant l'ordinateur professionnel après avoir avalé rapidement tartines beurrées, yaourt-confiture et jus de fruit frais (des oranges sanguines pressées, ou deux kiwis mixés avec un peu de jus de granny smith). Le chocolat chaud sera bu un peu plus tard, en plein travail.
Dans l'après-midi, il y aura plusieurs tasses de tie guan yin ou de thé vert au sarrasin. Et pour les moments de réconfort, la tablette de gianduja est toujours à portée de main. Pour encourager le cerveau qui faiblit — le pauvre, il n'était plus habitué à travailler.
Quand le ciel est dégagé, la lumière du soleil couchant invite à un moment de rêverie, mais il ne s'agit pas de se laisser distraire trop longtemps.

Beaucoup de choses me manquent depuis que j'ai repris la routine du travail.
Le flat white (cf. dessin) et l'odeur des gâteaux en train de cuire chez Kooka Boora me manquent. Le pain au cacao et le pain aux noix de Landemaine me manquent. De même que l'assiette de légumes de Rose Bakery, les "don" et bento de Nanashi, ou les smoothies incroyables de Claus. Il y a aussi la rue des Martyrs, le cinéma du matin, les longs trajets en bus, et ce temps qui me paraissait extensible... Mais je sais que bientôt, quand je serai mieux organisée dans mon planning, tout cela sera de nouveau accessible.


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Je n'ai — presque — pas senti la récente vague de froid. Bien sûr, il a fallu ranger provisoirement ballerines et derbies, et sortir la parka, les collants et les bottes, mais je n'avais toujours qu'une seule épaisseur de vêtement sous mon manteau quand les autres empilaient les couches. Comme si l'information n'était pas totalement parvenue à mon cerveau — le pauvre, il n'était plus habitué... Lors d'un samedi sibérien, j'ai eu envie d'un sorbet et craqué pour une robe d'été (sans manches mais avec des petites fleurs), que je me suis empressée d'étrenner la semaine suivante, sous un pull à grosse maille.
Ce samedi-là, j'ai aimé la longue et fraîche balade dans les jardins du Luxembourg, la fontaine gelée, et le magnifique soleil d'hiver. Une bouffée d'air bienfaitrice pour qui est confiné à la maison des journées entières***.


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Il y a quelques jours, Gracianne m'a rappelé ma découverte, l'automne dernier, du riz à la gaxuxa. Je ne sais pas pourquoi je ne vous en ai pas parlé alors que j'en ai fait plusieurs fois en très peu de temps et que c'est si bon et réconfortant. C'était la recette de Bolli's Kitchen, mais la prochaine fois j'essaierai la version de Gracianne, qui m'en a redonné envie.

Riz à la gaxuxa (inspiré de la recette de Bolli's Kitchen)


1/2 poulet*, coupé en morceaux
1 oignon
2 gousses d'ail
1 poivron rouge
une vingtaine de fines tranches de chorizo
250 g de riz (rond pour moi)
1/2 l de bouillon de poule
sel, poivre, huile d'olive, piment d'Espelette (facultatif)**

Émincer l'oignon et le poivron et hacher l'ail.
Dans une cocotte, faire dorer les morceaux de poulet dans un peu d'huile d'olive. Réserver.
Jeter le surplus de gras.
Faire revenir l'oignon et l'ail, puis ajouter le poivron et le chorizo. Laisser cuire quelques minutes, saler et poivrer.
Ajouter le riz et remettre les morceaux de poulet dans la cocotte.
Verser le bouillon chaud, couvrir et laisser cuire environ 20 minutes à feu moyen, en mélangeant un peu de temps en temps.
Le plat est prêt quand le riz est cuit et tout le bouillon absorbé.

* Je mets relativement peu de poulet, car je préfère le riz dans l'histoire.
** Pas de piment d'Espelette ici, car le chorizo apporte déjà assez de piquant, mais libre à vous d'en ajouter. J'ai également omis les tomates et le lard (ou jambon de Bayonne chez Gracianne), et le plat est resté tout à fait mangeable.
*** Le confinement explique le vide intersidéral de ce billet, mais j'essaierai de changer ça la prochaine fois.