jeudi 28 février 2013

Hungry face (six ans après)



Où en étais-je restée ?
Je ne sais plus bien où j'en suis. J'ai l'impression de ne pas faire grand chose depuis quelque temps, hormis aller au restaurant, manger des burgers-frites (avec les collègues notamment) et acheter des oranges maltaises (est-ce une impression, ou bien sont-elles vraiment moins bonnes que l'an dernier ?).
Pour ce qui est des restaurants, je n'arrête pas. Par exemple, il y a quelques jours, je suis retournée chez Septime. Oui, encore ! Mais j'avais un événement très spécial à fêter avec mon poulet, et ce fut une vraie régalade. Nous avons eu le plaisir et le bonheur de retrouver les petits choux de Bruxelles dorés-cramés, le fameux jaune d'œuf basse température onctueux mais pas coulant, le merlu à la chair si délicate, la poulette à la fois tendre et croustillante. Aaah. Aaaaaaah. C'était si bon que j'aurais pu faire comme mon neveu de deux ans et demi, qui manifeste sa joie en agitant ses petits poings et en clamant "Mmmm ! T'est bon !", les yeux pétillants de gourmandise. Je crois que Septime est devenu mon nouveau restaurant doudou. Il me tarde de le faire découvrir à mes poteaux du club de lecture (la table est déjà réservée !).
Tout récemment, grâce à l'une d'entre eux justement, j'ai pu enfin goûter les crêpes et galettes du Breizh Café, dont Claire me rebattait les oreilles depuis au moins deux ans. Claire, comme je te comprends maintenant ! Tu aurais même dû insister encore plus ! Car ce fut une véritable révélation. Pour la première fois de ma vie, je me suis surprise à penser "mince, il y a trop de garniture, on ne sent plus la crêpe". À ce moment-là, j'ai compris — mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas — qu'une très bonne crêpe se suffisait à elle-même, qu'elle n'avait besoin de quasiment rien, si ce n'est un peu de beurre. Alors, j'en ai parlé autour de moi, j'en ai rêvé à nouveau, et j'ai bassiné mon poulet avec ça jusqu'à ce que je l'emmène à mon tour au Breizh Café. Et cette fois, la galette au beurre salé toute simple prise en entrée et la crêpe beurre-yuzu-cassonade — c'est-à-dire la version japonisante de la beurre-citron-sucre — m'ont confirmé cette découverte : leurs crêpes et galettes sont si bonnes qu'elles se passent presque de garniture. Franchement, vous avez souvent fait cette expérience-là ?

Ce que j'ai adoré ces derniers temps aussi, c'est regarder la neige tomber et faire patiemment son beau tapis blanc, et puis aussi les longues balades du samedi après-midi dans la froidure de cet hiver-qui-dure-qui-dure(-et-c'est-tant-mieux-car-voilà-un-VRAI-hiver). Je me souviens avoir craqué pour un bouquet d'anémones en sortant du Café Télescope un samedi après-midi, et de les avoir promenées au jardin des Tuileries puis à travers Paris avant de les mettre dans un vase. Quelle chouette journée.
Je garde un souvenir extra de ces soirées de janvier passées en compagnie de la staatsminister de choc Birgitte Nyborg, et qui m'ont presque donné envie d'apprendre le danois (je crois que l'un de mes mots préférés est "præcis", dans la bouche de Birgitte ou de son spin doctor Kasper Juul). J'avoue que ça me manque de ne plus entendre cette langue un peu chaque jour. Mais avant de me mettre au danois, je vais tâcher de retrouver ma méthode d'islandais rapportée de Reykjavík l'été dernier, car j'ai prévu de retourner manger du skyr à la myrtille et du rúgbrauð dans pas trop longtemps. Et cette fois-ci, je saurai qu'il ne faut pas ranger la clé de ma valise dans la poche de mon jean, surtout si j'ai prévu de me baigner dans une source chaude au milieu des montagnes.
En attendant, je cuisine peu mais quand même, je me suis enfin attaquée au monument que sont les fleischschnacka. Je les avais découverts chez Loukoum°°°, cuisinés par elle-même — vous vous en souvenez peut-être — et il m'aura fallu attendre trois ans avant d'oser m'y frotter.


Les Fleischschnacka de Loukoum°°° (recette trouvée ici)


pour au moins 4 personnes

Pour la pâte à nouilles :
150 g de farine
2 œufs
du sel
75 g de semoule fine de blé dur
un peu d'eau (un peu moins de 5 cl)

Pour la farce :
600 g de viande de pot-au-feu, ou de viande mijotée (pour ma part, de la rouelle de porc)
2 échalotes
1 noisette de beurre
1 poignée de feuilles de persil plat
1 œuf
25 g de chapelure
50 ml de bouillon du pot-au-feu (ou autre)

Pour la cuisson :
un peu d'huile (ou de beurre)
300 ml de bouillon du pot-au-feu (ou autre)
300 ml de vin blanc

(On considère que vous avez déjà préparé un pot-au-feu ou un plat de viande mijotée et que vous disposez de viande et de bouillon.
Si vous ne savez pas faire un pot-au-feu, vous pouvez aller voir chez Loukoum°°°, ici ou .)

Préparer la pâte à nouilles
Dans un grand bol, mélanger la farine, la semoule et le sel.
Ajouter les œufs, bien mélanger avec une cuillère en bois, puis ajouter un peu d'eau afin d'obtenir une pâte homogène (attention à ne pas mettre trop d'eau d'un coup).
Pétrir ensuite à la main et former une boule de pâte, la fariner un peu et l'emballer dans du papier film.
Laisser reposer à température ambiante.

Préparer la farce
Effilocher/hacher la viande.
Éplucher et émincer finement les échalotes.
Faire chauffer une noisette de beurre dans une poêle et y faire revenir les échalotes sans trop les faire brunir.
Ajouter la viande et rectifier l'assaisonnement en sel, poivre et muscade.
Laver le persil plat, en récupérer les feuilles, les ciseler finement, et les ajouter à la viande. Mélanger.
Ajouter dans la poêle un œuf, la chapelure et 50 ml de bouillon, et bien mélanger.
La farce est prête.

Réaliser les fleischschnacka
Fleurer le plan de travail, y déposer la boule de pâte, la fariner un peu et l'étaler au rouleau à pâtisserie en un rectangle de 30 cm x 30 cm.
Répartir la farce sur la pâte en laissant une marge de 2 cm environ sur les bords, et la tasser avec les mains.
Enrouler délicatement la pâte de manière à obtenir un long boudin. À la fin, mouiller un peu le bord de la pâte restante pour la faire adhérer au boudin.
Fariner le boudin (important !) et l'envelopper dans du papier film.
Réserver au frais jusqu'au moment du repas.

Cuisson des fleischschnacka (en 3 fournées)
Retirer les extrémités du boudin et couper d'épaisses tranches (environ 1,5 cm).
Faire chauffer un peu d'huile dans une grande poêle et y faire dorer les fleischschnacka (sur les deux faces).
Ajouter 100 ml de bouillon et 100 ml de vin blanc et laisser cuire 10 min à feu moyen en retournant les escargots à mi-cuisson.
À la fin de la cuisson, il ne restera quasiment plus de bouillon.
Recommencer avec les escargots restants (2 fois, normalement).

Déguster avec un de peu bouillon s'il vous en reste, ou de la salade.


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Janvier et février ont déjà apporté leur lot de surprises, de rebondissements, de tensions et d'émotions. 2013 ne sera pas une année tranquille, qu'on se le dise.