mercredi 24 juillet 2013

Jours de torpeur (des sandwiches, des aubergines et de quoi se rafraîchir)



Le matin, je me réveille en sueur, après une nuit passée à lutter contre la chaleur étouffante et les moustiques, qui se font des festins sur mes cuisses dodues et sucrées — visiblement, elles ont trouvé en moi leur caviar. Quand retrouverons-nous enfin des températures décentes ? J'aimerais tant pouvoir me planquer chez moi, au frais, pratiquer l'estivation comme les escargots et les coccinelles ; ces petites bêtes ont tout compris.
Ces temps-ci, j'aime bien sortir plus tôt pour prendre mon petit déjeuner dehors avant d'aller travailler, me poser quelque part, croquer dans un croissant, siroter un jus de fruit frais ou un lait chocolaté froid devant un livre ou un carnet à remplir — dire que je n'ai TOUJOURS PAS fini mon carnet d'Islande, presque deux mois après mon retour, non mais quelle nulle !
Et puis, le travail, puisque j'ai encore un travail — la vérité, c'est que la charrette est passée tout près et que je devrais être contente de continuer à bricoler des arbres de dépendance... mais pour combien de temps encore ? Mon rêve est en train de s'effriter petit à petit, et les questionnements existentiels de toujours refont surface. Qui suis-je ? Où vais-je ? Où cours-je ? 
Décidément, le nirvana aura été de courte durée. Désormais, il s'agit de profiter au maximum du Lafayette Gourmet, de Kooka Boora, des bentos délicieux de Ma Kitchen, des Pâtes Vivantes, et de toutes ces fabuleuses cantines dans et autour du 9ème. Il y a quelque temps, j'ai adoré le Midnight Cuban de chez Verjus, un sandwich garni d'une viande super juteuse et savoureuse, dégusté sur un banc des jardins du Palais Royal en compagnie de mes deux poteaux geeks — c'était tellement juteux que nous avons été deux à nous tacher, qui la robe, qui le pantalon. Mais la préparation de nos trois sandwiches ayant nécessité pas moins de 30 minutes, cela n'incite pas forcément à y retourner — en même temps, quand on découvre les sandwiches emballés comme des paquets cadeaux, on comprend pourquoi l'attente est si longue. Mais, hum... est-ce bien nécessaire ?
La semaine dernière, j'ai retrouvé ma chère Gracianne dans la rue du Nil, où nous avons partagé un sandwich au pulled pork et un Reuben (au pastrami), tous deux très bons. Alors que j'y suis allée les mains vides, elle m'a gentiment apporté son exemplaire de A Storm of Swords, que je me suis empressée de compulser une fois rentrée chez moi, à la recherche du chapitre du Red Wedding. Je ne m'explique pas l'obsession qui s'est emparée de moi. J'ai écumé le Wiki cet hiver, revu les trois saisons de Game of Thrones à la suite ces dernières semaines, j'ai eu la gorge nouée en voyant Ned Stark se faire décapiter une nouvelle fois, j'écoute en boucle The Rains of Castamere, et je ne comprends rien à cette passion dévorante, cette addiction sévère, car je n'ai jamais été attirée par le genre du medieval fantasy. Que m'arrive-t-il ??

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Le week-end dernier, je n'ai trouvé l'énergie de quitter mon canapé et mon ventilateur que pour :

1) attraper un paquet de chips John & John, les **MEILLEURES** jamais goûtées — surtout les N°4 —, avec un goût extra de pomme de terre, et qui feraient presque passer les Tyrells pour de la marchandise bas de gamme ; si je pouvais mettre la main sur des N°5, quel bonheur ce serait ;

2) cuisiner les aubergines à la Parmigiana comme Gracianne, qui est trop forte pour vous donner faim ;

Aubergines à la Parmigiana (recette trouvée chez Gracianne)


pour 3 personnes

2 aubergines
1 oignon
2 gousses d'ail
1 boîte de tomates concassées (ou des tomates fraîches pelées et concassées en saison)
1 c.c. de concentré de tomates (facultatif)
origan
basilic frais
1 feuille de laurier
2 piments oiseaux
1/4 de verre de vin blanc sec
2 boules de mozzarella
un peu de parmesan
huile d'olive
sel, poivre

Préchauffer le four à 250 °C (à ajuster selon les fours).
Couper les aubergines en tranches épaisses sur leur longueur.
Huiler légèrement une plaque de cuisson et y disposer les tranches.
Saler, poivrer et verser un filet d'huile d'olive sur chaque tranche.
Enfourner pour 20-30 minutes, jusqu'à ce que les tranches soient grillées.

Pendant ce temps, préparer la sauce tomate.
Faire revenir doucement l'oignon ciselé, jusqu'à transparence, dans un petit peu d'huile d'olive avec la feuille de laurier et les piments oiseaux.
Ajouter l'ail haché, laisser revenir 1 minute.
Ajouter un fond de vin blanc et laisser évaporer 1 minute.
Ôter les piments, ajouter les tomates concassées, et le concentré de tomates si besoin.
Saler, poivrer.
Parfumer d'origan et de basilic.
Couvrir et laisser mijoter à feu doux pendant 30 minutes.

Égoutter la mozzarella et la couper en dés.
Baisser la température du four à 200 °C.

Huiler légèrement une grande plaque de cuisson.
Y verser un fond de sauce tomate.
Disposer les tranches d'aubergines.
Recouvrir chaque tranche de sauce tomate et parsemer de dés de mozzarella.
Râper du parmesan frais au-dessus et parsemer de basilic ciselé.
Enfourner pour 20-30 minutes.

Laisser tiédir un peu avant de servir.

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3) préparer une citronnade, en pensant avec nostalgie à la terrasse du Musée de la Vie Romantique, lieu paradisiaque où l'on pouvait siroter un grand verre de citronnade maison pour moins de 3 euros et qui abrite désormais une cafet' immonde : salades rachitiques, sandwiches en carton, aucune nourriture digne de ce nom n'y est proposée et tout est hors de prix. Quelle tristesse. Bref. J'avais envie d'essayer la recette publiée par Very Easy Kitchen, mais point de menthe dans ma cuisine. Le souvenir d'une citronnade à la vanille s'est imposé à moi, celle de Sugar Plum, servie avec une paille dans un pot de confiture recyclé, et délicieuse.

Citronnade à la vanille
(inspirée de la citronnade d'Alger trouvée chez Very Easy Kitchen, merci !)


pour un peu plus d'1 litre de citronnade

jus de 5 citrons (environ 30 cl)
1 litre d'eau fraîche (filtrée ou minérale)
3 c.s. de sucre vanillé (maison, c'est mieux)

Dans une grande carafe, verser le jus de citron filtré.
Ajouter le sucre et l'eau, bien mélanger.
Mettre au frais pendant quelques heures.
Déguster bien frais, avec des glaçons si vous en avez, mais ce n'est pas indispensable.


(Vous apercevez les grains de vanille qui flottent à la surface ?)

dimanche 14 juillet 2013

Aiguise ta sensibilité à la lumière et au vent, aux changements des saisons (Rosanjin)



C'était vendredi à l'heure du déjeuner. J'avais très envie de découvrir Rosanjin au Musée Guimet, intriguée par les affiches de l'exposition aperçues dans le métro. J'y suis allée avec F., ma collègue céramiste, qui était sans doute l'accompagnatrice idéale pour cette visite.

Nous avons eu toutes deux un moment d'extase face à l'œuvre magistrale de Rosanjin. Le côté brut de certains objets, la modernité de certaines formes, la finesse des ornements, la diversité des styles, la beauté des émaux, tout fut source d'émerveillement...

À la toute fin de l'exposition, impossible de ne pas avoir une furieuse envie de suhi à Ginza, d'un repas kaiseki au clair de lune ou au bord d'un étang de lotus...


Si, comme moi, vous ne supportez plus la chaleur, la foule qui se presse sur les terrasses et les pelouses parisiennes, si vous rêvez de fraîcheur, de tranquillité, de beauté, de sérénité... le sous-sol du Musée Guimet est actuellement l'endroit idéal.

mardi 9 juillet 2013

Dans la pesanteur de l'été



L'été est arrivé. Maintenant qu'il est là, je repense avec d'autant plus de nostalgie à l'Islande, à sa fraîcheur et à ses grands espaces. Paris me fatigue, la ville me fatigue. Jamais je n'aurais imaginé pouvoir affirmer cela, et pourtant.
Heureusement, les poteaux du bureau sont là, qui acceptent toujours avec enthousiasme les escapades gourmandes, que ce soit pour des "bibimbap" revisités, des sandwiches savamment composés ou des fars bretons exquis que l'on peut déguster sur un piano à queue, ou encore pour continuer la tournée des burgers. Hier midi, nous pique-niquions au parc Monceau, en écoutant L. nous jouer des airs brésiliens au cavaquinho.

L'été s'est donc installé. J'espère que le parc en face de la maison donnera beaucoup de framboises cette année et que le carnet de voyage, sur lequel j'avance par (tout) petits bouts depuis un mois, sera bientôt fini.