mardi 22 mars 2016

How can we hang on to a dream (le retour de l'intranquillité)



Combien de fois peut-on changer de vie dans une vie ?

Lorsque j'ai décroché le boulot de mes rêves en 2012 — vous vous en souvenez peut-être — je n'imaginais pas que cela prendrait fin à peine trois ans et demi plus tard... Finies les journées au bureau, les escapades du midi avec les copains, les pauses goûters debout dans la petite cuisine, finis les team meetings du lundi matin, les conf calls en allemand et en anglais, avec les collègues à l'autre bout du monde, les parties de rigolade et les conversations délirantes à travers l'open space. Finis le bruit de la balle de ping pong de la R&D et les cris des mouettes (?) autour de la place d'Estienne-d'Orves en milieu de journée. Le dernier jour, après avoir pleuré à chaudes larmes, foiré mon discours d'adieu (à cause des chaudes larmes), vidé mes tiroirs et rendu mon badge, je suis partie, laissant derrière moi les restes d'une période heureuse mais définitivement révolue. Le temps est venu de passer à autre chose.

Me voici donc à l'aube d'une nouvelle vie à inventer, à construire ; une vie à laquelle rien ne m'avait préparée — surtout pas mon expérience dans l'enseignement et la recherche, ni mes années de salariat. Mon petit cœur ne cesse de faire les montagnes russes, submergé, balloté par un tas d'émotions contraires, intenses et épuisantes.

Y arriverai-je ?

Ce que je sais, c'est que je voudrais consacrer cette nouvelle vie à dessiner, à manger plein de bonnes choses et à continuer à fréquenter les lieux que j'aime : Septime, Mûre, Hexagone, Nina, Abri, Le Tricycle, La Pointe du Grouin... tant que le porte-monnaie suivra (hum...).
Je ne suis pas certaine de vous avoir parlé de Nina, un trésor caché "au fin fond du 14e" selon certains — mais bon, ceux qui disent ça en faisant la moue ne connaissent clairement pas le quartier de Pernety...
Au fin fond du 14e, donc, il y a un type un peu fou, qui s'appelle Alexandre Morin et qui cuisine des trucs hyper bons. Il vous sert des assiettes colorées, savoureuses et hyper généreuses même quand il s'agit de petites portions (dans les fameuses formules "mosaïque"). On a beau lui dire que c'est un peu trop copieux, il n'en fait qu'à sa tête et continue à garnir ses plats comme un dingue. La pêche du jour me fait souvent penser à un poisson qui se serait perdu dans un potager tant l'assiette foisonne de légumes et d'herbes de toutes sortes — ce qui rend d'ailleurs le plat extrêmement difficile à dessiner.
L'intitulé des plats, en trois ingrédients, ne dit que très peu de choses sur ce que l'on va effectivement manger, il faut accepter la surprise, la découverte. Et une fois que vous connaissez le talent et la générosité d'Alexandre Morin, vous n'avez de cesse de retourner chez Nina. Pour nous, c'est dans quelques jours, et je trépigne d'impatience.

Nina
139, rue du Château
75014 Paris
09 83 01 88 40
M° Pernety
Ouvert du mardi au samedi, de 12h à 14h30 et de 19h30 à 22h30  

Bonus : après un bon déjeuner chez Nina, filez chez Hexagone Café, qui se trouve dans la même rue. Chung-Leng sait faire du bon café. Et son padawan Brian aussi. En plus, ils vous accueilleront avec le sourire.