lundi 19 août 2013

Menus plaisirs du mois d'août (les légumes de Joël, les tapas impromptus et les blueberry buckles d'anniversaire)



Le premier jour où j'ai pensé que l'été pouvait être chouette en fin de compte, c'était le premier samedi d'août. D'abord, une balade vespérale au parc de Belleville sous un soleil très doux. Tout en haut du parc, les gens se prélassaient sur l'herbe et des enfants jouaient dans le petit bassin aux jets d'eau. Quant à nous, nous nous amusions à deviner quels monuments se présentaient face à nous, dans cette vue panoramique de Paris —  son sens de l'orientation totalement hasardeux m'a bien fait rire.
Un peu plus tard, nous avons dirigé nos pas vers la Bellevilloise, où mon poteau L. donnait avec son groupe un concert de samba. Lorsque la musique a démarré, les gens ont afflué à l'intérieur de la salle. Attablés, avec un verre de caïpirinha, nous avons regardé les gens danser. J'ai eu l'impression d'être loin de Paris, loin du quotidien et des aléas du travail. Une parenthèse joyeuse en cet été morne et pénible — pour moi, l'été est toujours morne et pénible.

Le week-end suivant fut solitaire. Samedi matin, j'ai filé tôt au marché de l'Alma — 40 min de trajet en bus et métro tout de même — pour acheter des tomates chez Joël Thiébault. Je suis devenue folle en découvrant ses somptueux étals : j'ai rempli mon panier de plus de 3 kg de Noire de Crimée, Cœur de Bœuf, Ananas, Green Zebra, qui ont fait des salades, des sauces et des pâtes à se damner. Je n'ai pas résisté non plus aux aubergines, aux courgettes jaunes, aux petits poivrons violets et jaune pâle... Et bien sûr, impossible de quitter le stand sans un beau bouquet de basilic pour le pesto et les salades de tomates. Bonheur absolu de voir que Joël Thiébault ne vous abandonne pas, même en plein milieu du mois d'août — j'aime particulièrement le fait qu'il vous tend vos sacs de légumes en vous souhaitant "bonne cuisine alors !". M'est avis qu'il faudrait aller visiter son stand beaucoup, beaucoup plus souvent.

Samedi dernier, après avoir traînassé jusqu'en début d'après-midi, puis découvert le rideau baissé aux Rois de la Frite, nous avons atterri un peu par dépit à L'Avant-Comptoir pour acheter des crêpes à emporter — ce que nous avons fait. Puis, en voyant la minuscule salle quasi vide et les pancartes au plafond annonçant plein de choses irrésistibles, nous avons posé nos crêpes au chocolat sur le comptoir pour pouvoir goûter enfin à ces tapas/pintxos dont Camille avait fait l'éloge. Le choix fut cornélien, mais bon : il a adoré la friture d'alevins, et nous avons adoré tous deux les txistorras avec leur coulis de piquillos, les croquettes un peu grassouillettes au jambon Ibaiona et le tataki de thon avec les paillettes de piment d'Espelette flottant sur l'espuma. Un mini festin. Je regrette de ne pas avoir dessiné le verre de vin avec le petit cochon dessus... disons que ce sera pour la prochaine fois.



Le gâteau de ce mois d'août est sans conteste le blueberry buckle. J'avais gardé le souvenir d'une recette vue chez Lilo il y a quelques années déjà mais, j'ignore pourquoi, je ne l'avais jamais essayée... Il aura fallu attendre l'anniversaire de mon poteau L. pour que je me lance enfin. Malheureusement, tout ne s'est pas passé comme prévu : la pâte, en gonflant, a recouvert quasiment tout le topping ; je me suis donc pointée au bureau avec un gâteau raté.
Pas vaincue, j'ai refait un essai quelques jours plus tard, en augmentant la quantité de myrtilles, et là, miracle, la pâte n'a pas bougé.
L'anniversaire d'un autre collègue fut l'occasion de réparer le ratage initial.

Blueberry buckle
(adapté de la recette trouvée chez Lilo)


pour un moule de plus de 23 cm de diamètre

Pour le gâteau :
120 g de beurre mou
130 g de sucre blond de canne (initialement : 150 g)
1 œuf
200 g de farine
1/2 sachet de levure
1 pincée de sel
120 ml de lait
450 g de myrtilles (ici : surgelées ; initialement : 600 g)

Pour le topping :
100 g de farine
100 g de sucre blond de canne
60 g de beurre
1 pincée de cannelle (initialement : 1 c.c. rase)

Préchauffer le four à 180 °C.
Dans un grand bol, mélanger vivement le beurre et le sucre, puis ajouter l'œuf.
Incorporer la farine, la levure, bien mélanger.
Ajouter enfin le lait, et finir avec une pincée de sel.
Verser la pâte dans un moule beurré ou tapissé de papier cuisson.

Dans un autre bol, mélanger la farine, le sucre et la cannelle.
Ajouter le beurre coupé en dés.
Travailler la pâte du bout des doigts comme pour un crumble.
Rassembler les "miettes" en boules en les pressant dans la main.

Laver et sécher les myrtilles si elles sont fraîches, sinon les verser directement sur la pâte (sans les décongeler).
Il faut une couche de myrtilles bien épaisse pour que la pâte en-dessous ne bouge pas trop pendant la cuisson.
Répartir le topping en "pépites" (et non pas en miettes — c'est important, car trop petites, elles vont fondre dans le jus des myrtilles) et enfourner entre 45 min et 1h05, à adapter selon son four (pour moi : 1h05, alors que dans la version de Lilo, c'est plutôt 45 min). Ce n'est pas trop grave si le gâteau cuit un peu plus que nécessaire, l'humidité des myrtilles est là pour compenser, et la croûte du dessus sera bien croustillante.
À déguster tiède, c'est vraiment là qu'il est le meilleur.


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Il y a quelques semaines, j'ai eu le plaisir de répondre à quelques questions pour le site Guide Évasion  — oui, oui, c'est bien un site sur les voyages et non sur le manger, il n'y a pas d'erreur. L'interview se trouve — et vous pourrez constater que je radote beaucoup.