dimanche 27 juillet 2014

Haut les cœurs (chou-fleur et chakchouka)



Accablée par la chaleur ambiante, je n'ai envie de rien. Je suis ronchon. Je me coupe les cheveux (beaucoup) trop courts, et je ne sais plus comment m'habiller. Je passe des heures allongée sur le canapé à rêver de fraîcheur, de ce vent islandais qui une fois levé ne s'arrête plus.
Au bureau, des petites souris sont venues grignoter mon granola et mes Manner Schnitten, m'obligeant à vider mes tiroirs et à planquer dorénavant mes réserves dans des boîtes en métal. Les moustiques, eux, continuent à se régaler de ma personne, multipliant ainsi les stigmates sur mes cuisses et mollets déjà bien marqués lors de nos récentes vacances en Irlande — j'en parlerai plus tard.
C'est donc le même refrain estival, la même torpeur, la même impatience de voir des jours plus frais arriver.

Ce qui égaie tout de même cet été :
- le café post-piscine du vendredi avec un pote nageur, musicien à ses heures perdues ;
- les longs échanges avec un ami américain qui a rêvé successivement d'être dinosaure puis président  — des États-Unis, oui —, aime le nigori saké et partage avec moi un goût prononcé pour les udon, les ramen et les transcriptions API ;
- les tomates de Joël Thiébault [ʒoɛltjebo], qui font toujours d'excellentes sauces et salades et d'exquis spaghetti à la tomate ; j'ai hâte de retrouver les petits tequila, vous savez*, ces petits poivrons violets  — ici, au premier plan — qui sont irrésistibles grillés...
- l'entrée composée de concombres chez Septime [sɛptim] l'autre soir, à la fois simple et surprenante, et aussi ce sorbet au chocolat au miel d'Italie servi en post-dessert ;
- le chou-fleur cramé [ʃuflœʁkʁame] et la chakchouka [ʃakʃuka], mes deux plats préférés du moment, qui sont bien partis pour être nos plats de l'été. Ceux qui ont déjà mangé chez Miznon reconnaîtront sans difficulté le chou-fleur "cramé", une merveille de simplicité et de délice. Une révélation, même, car ni mon poulet ni moi ne raffolions du chou-fleur jusqu'alors, mais ce jour-là, chez Miznon, nous nous en sommes régalés. Vraiment. Depuis, j'ai voulu reproduire ça chez moi, et après quelques essais et ajustements, je crois y être parvenue. Évidemment, ça ne m'empêchera pas de retourner chez Miznon, pour la pita hyper moelleuse et les sauces/condiments pour faire trempette, la pita au chou farci (à l'agneau), et tout ce que je n'ai pas goûté de leur carte.

Chou-fleur cramé à la Miznon


à partager à 2

1 petit chou-fleur
huile d'olive
sel

On peut à peine appeler ça une recette.
Je plonge le chou-fleur dans une grande casserole remplie d'eau, je chauffe et fais cuire 15 minutes à partir de l'ébullition. J'égoutte le chou-fleur, puis je le mets dans un petit plat allant au four. J'arrose de 2 c.s. d'huile d'olive, je sale et j'enfourne environ 45 min à 230 °C (mode grill), le temps que le chou-fleur noircisse un peu.

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Quant à la chakchouka, j'en avais très envie depuis longtemps. La photo de Clotilde était restée imprimée dans un coin de ma tête... Puis on m'a prêté le livre Jerusalem de Yotam Ottolenghi il y a quelque temps.
Pour ma version de chakchouka, je suis partie de la recette d'Ottolenghi, mais en m'inspirant aussi de celles de Clotilde et de David Lebovitz. Ça aussi, c'est irrésistible.

Chakchouka
(basée sur la recette de Yotam Ottolenghi dans Jerusalem)



pour 3 personnes environ

5 belles tomates bien mûres, coupées en gros morceaux (ou 2 boîtes de tomates concassées)
2 poivrons rouges épépinés et coupés en dés
1 oignon émincé
4 gousses d'ail hachées
2 œufs bien frais par personne
2 c.s. d'huile d'olive
1 c.s. de harissa
1 c.s. de concentré de tomate
2 c.c. de cumin
1 c.c. de paprika
2 c.c. de sucre de canne
quelques feuilles de persil et de coriandre ciselées
sel, poivre fraîchement moulu
du pain, pour saucer

Faire chauffer l'huile dans une grande poêle.
Faire revenir l'oignon, les poivrons et l'ail haché pendant 5 minutes à feu vif.
Ajouter les tomates, la harissa, le concentré de tomates, les épices et le sucre.
Mélanger le tout et laisser cuire à feu moyen-vif pendant une vingtaine de minutes, le temps que la sauce épaississe.
Saler, poivrer, mélanger.
Creuser des trous dans la sauce (c'est là qu'on voit si la sauce a la bonne consistance ou non : si elle n'est pas assez épaisse, les trous ne tiennent pas) et déposer délicatement un œuf dans chacun des trous. Dans ma poêle, je peux en mettre 4 sans qu'ils se mélangent tous. Pour 6 œufs, on peut les cuire en deux fois.
Laisser cuire à feu moyen jusqu'à ce que les blancs soient pris.
Parsemer de persil et de coriandre.
Servir délicatement à l'aide d'une spatule pour éviter de casser les jaunes.




* Moi, je ne savais pas... C'est Joël Thiébault qui m'a appris le nom de ces poivrons violets la dernière fois que je suis allée au marché de l'Alma...

jeudi 3 juillet 2014

Sonia, les produits laitiers et moi



Une proposition qui est arrivée le lendemain de mon anniversaire, comme un cadeau supplémentaire : illustrer des recettes de Sonia Ezgulian, dont j'admire la créativité.
Non, je n'avais jamais dessiné que pour moi, sur mes carnets, sur ce blog... Je ne savais pas si j'allais y arriver, si le résultat plairait ou non...

Le résultat est , enfin.

C'est un début.