samedi 28 octobre 2017

Small bones of courage*


Projet surprise qui sera dévoilé très bientôt
(voir la fin de ce billet)

Vous m'avez manqué. Ça m'a tellement manqué de ne pas écrire ici ces derniers mois. Ce blog se meurt, et pourtant, il y aurait tant de choses à raconter. Je vous l'ai déjà dit, ma nouvelle vie est tout sauf facile, mais je ne regrette pas du tout d'avoir sauté le pas.

Il y a un an et un jour exactement — déjà ! —, mon livre sortait en librairie. Je ne soupçonnais pas à quel point il serait bien accueilli**. Il m'a ouvert tellement de portes et fait rencontrer tellement de gens. En plus de cela, d'anciens amis et camarades de classe m'ont recontactée, des nageurs que je vois tous les matins et qui me connaissent à peine m'ont félicitée, j'ai également reçu un mail super gentil de mon directeur de thèse à qui j'en avais pourtant fait voir de toutes les couleurs pendant six ans — j'étais très loin de la doctorante modèle qu'il avait espérée.
Ce livre m'a emmenée à Lyon et à Cahors pour des rencontres et séances de dédicaces, m'a fait pénétrer dans les locaux de Radio France, pour une émission de radio à laquelle je n'aurais jamais imaginé participer, ainsi que dans les cuisines de The Beast. Justement, Son of a Beast est un beau projet qui m'a occupée une bonne partie de l'été et j'ai eu le plaisir de travailler avec le chef Alexandre Morin (ex Nina), dont je suis une grande fan.





© Nicolas Buisson Photography

© Nicolas Buisson Photography


Une autre partie de l'été fut consacrée à des illustrations pour La Table du Comté. Bonheur de travailler avec une équipe formidable.







Puis, au moment où le tout le monde reprenait le travail, c'était mon tour de partir en vacances — enfin ! Ceux qui me suivent sur Instagram ont eu un aperçu de mes aventures gourmandes en Corse.









Je dessine, je dessine, puisque c'est mon travail désormais, mais je n'ai plus trop le temps de dessiner pour le blog et ça m'attriste un peu. Je ne désespère pas de revenir à une fréquence de publication plus élevée un jour...
Sachez cependant que si je ne suis plus très présente ici, je suis en revanche beaucoup plus active sur Instagram, plateforme idéale pour partager des images, et c'est justement ce que je produis.

Je prépare un calendrier pour l'année prochaine, j'espère qu'il vous plaira autant que celui de cette année. Les projets se bousculent, je ne sais plus où donner de la tête. Tout cela en partie grâce au livre, qui m'a fait exister en dehors du cercle des blogueurs et journalistes culinaires.
Et sinon, le mystère du tout premier dessin de ce billet sera bientôt dévoilé !***

Merci encore pour votre soutien ! Et merci également à tous ceux qui me font travailler !
C'est grâce à vous que tout cela est possible.

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* Encore un morceau de l'étrange Aldous Harding...

** Sauf par un certain René C. qui a fait part hier de sa déception sur le site de la Fnac : "j'ai trouvé des généralités sur la cuisine asiatique bien connues"... Qu'il me dise lesquelles ! S'il était déjà familier avec les têtes de lion, le poulet soyeux, les toasts de crevettes, les œufs sautés à la ciboulette chinoise, la soupe de poisson et tofu ou la soupe sucrée au champignon blanc, alors soit. Ce livre a plein de défauts et je suis ouverte à la critique, mais celle-ci me paraît un peu injuste... Voilà, fin de la minute Caliméro.

*** C'est l'affiche du festival Les Baguettes Magiques, qui se tiendra à Lyon du 14 au 24 novembre.

vendredi 16 juin 2017

No Peace At All*




Il y a quinze mois et des poussières, je quittais le (relatif) confort du salariat pour me lancer dans la vie d'artiste. Sans filet. Quelle dose d'inconscience faut-il pour faire cela ?

Aujourd'hui, malgré un livre qui se vend bien (disons mieux que prévu) et qui m'a ouvert des portes, cette nouvelle vie est tout sauf facile. J'alterne joies intenses et angoisses abyssales, comme si j'étais embarquée sur des montagnes russes... qui ne s'arrêtent jamais. Mais je m'accroche.
Je trace mon chemin, j'avance, j'expérimente. J'accepte des trucs inhabituels, nouveaux. Je n'aime pas beaucoup l'expression "zone de confort", mais c'est précisément ça : je ne cesse de sortir de cette (toute petite) zone de confort et, du coup, de surprendre la trouillarde en moi.

À part ça, je voulais vous raconter plein de choses, mais je n'arrive plus à écrire, et de toute façon, le travail m'appelle.
Une petite chose quand même : si vous êtes à Lyon cet été et que vous aimez manger, je ne saurais que trop vous conseiller d'aller faire un tour au Kitchen Café, que ce soit pour la cuisine délicieuse et inspirée de Connie ou pour les fabuleux desserts à l'assiette, les divines brioches et l'excellent chausson aux pommes (avec une superbe croûte de sucre comme chez Utopie) de Laurent. Accessoirement, vous pourrez y voir une série de dessins que j'ai faits sur le thème de Hong Kong (et vous constaterez que je ne dessine pas que de la nourriture).




Et pour ceux qui seraient du côté de Cahors le week-end du 1er juillet, sachez que je participe au Festival Lot of Saveurs, où je signerai mon livre et interviendrai à une table ronde (ça fait partie des trucs nouveaux).



J'espère trouver le temps de revenir ici cet été pour vous raconter mes nouvelles lubies culinaires et vous montrer plus de dessins et de pages de carnets...


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* Une chanson de l'étrange Aldous Harding que j'écoute beaucoup en ce moment. Le clip vaut le détour.

mardi 28 février 2017

Dix ans après


 Mon premier repas dessiné, posté en 2009


Vous vous souvenez de 2007 ? Moi, je m'en souviens comme si c'était hier. À l'époque, j'habitais le quartier de Plaisance, dans le 14e, j'étais doctorante depuis près de cinq ans et je n'en pouvais plus de cette putain de thèse. Je ne savais pas ce que j'allais bien pouvoir faire de ma vie, mais ce que je savais, c'est que je n'allais pas devenir enseignant-chercheur — j'avais pu m'apercevoir que je n'étais pas du tout faite pour ça. C'était la lose.
Et puis un jour de février, en découvrant l'existence des blogs de cuisine, j'ai tout de suite eu envie de créer le mien. La bouche pleine, ça s'appelait, certains d'entre vous s'en souviennent peut-être. C'étaient les débuts de la blogosphère culinaire. On guettait les nouveaux billets sur Blogappétit, on allait commenter chez les copains, on participait à des jeux comme le KKVKVK (KiKiVeutKiVientKuisiner), on ne se prenait pas trop au sérieux. On se marrait bien en lisant les billets politico-culinaires de Grand Chef sur À la bonne vôtre !, les histoires d'Aurélie de Set de Table et les aventures illustrées de Mouton La Sieste. On se régalait des textes de Patoumi, de l'univers de Cuisine Campagne, on découvrait la cuisine japonaise et l'agar-agar grâce à Clea. On se disait que Le confit c'est pas gras et qu'Il en faut peu pour être heureux. Et puis il y avait Gracianne, Patrick Cadour et Loukoum°°°, qui étaient déjà géniaux et qui ont continué leur blog sans rien changer.
Je repense parfois avec nostalgie à tout cela.

C'était il y a dix ans, et depuis, que de changements dans ma vie. Après la thèse, il y eut le chômage, puis j'ai travaillé, et chômé à nouveau, puis re-travaillé et re-chômé, puis re-re-travaillé et finalement changé de métier et écrit un livre. Ma vie ne serait clairement pas ce qu'elle est aujourd'hui si je n'avais pas créé mon blog — en loucedé — juste avant d'aller voir Regina Spektor au Trabendo en ce jour de février 2007.
Avant l'arrivée des dessins, il y eut quelques recettes chinoises mais pas trop, une montagne de macarons et de biscuits de Noël (les fameux Weihnachtskekse), la BnF et les lunchboxes, le voyage à Hong Kong et au Japon. Et ce voyage fut un déclic : l'envie de dessiner était revenue, après une longue absence.
Au début, ça ressemblait à ça :






 


 


 






 


 


 


 




On est bien d'accord pour dire que c'est un peu mieux aujourd'hui ?






















 


 

 











 Dix ans après, ma vie a changé grâce à tous ces dessins. Et je ne regrette rien.