lundi 15 avril 2013

Dans le verre où tu te noies, tu vois des milliers d'éclats



L'autre matin, dans le métro, alors que je m'apprêtais à commencer ma lecture, je me suis rendu compte que j'avais oublié mon livre à la maison.
Catastrophe.
Au début, je n'ai pas su quoi faire, habituée que j'étais à bouquiner tout le temps du trajet. Je me suis trouvée bête, à chercher un point où fixer mon regard, à tripoter mon téléphone comme au moins la moitié des gens dans les transports en commun. Ces 30 minutes de manque mais surtout cette angoisse m'ont confirmé que j'avais retrouvé, après tant d'années d'absence, mon vrai moi. Celui qui aimerait passer sa vie à lire, et en position horizontale si possible — et accessoirement, manger et dormir. D'ailleurs, lire, manger et dormir constituent peu ou prou mes seules activités en dehors du travail — et encore, dormir reste contingent.
Je ne parle pas des moments où j'ai fait ma groupie, une fois au Casino de Paris où se produisait un certain Benjamin Biolay — oui, encore ! mais cette fois, je suis sortie du concert en fulminant car Négatif et Brandt Rhapsodie étaient passés à la trappe —, une autre fois en déjeunant avec un génial écrivain-designer-sculpteur qui n'aurait pas à rougir face à Marcel Proust tant ses phrases sont à rallonge — d'aucuns (= mon poulet) trouveront son style indigeste, mais personnellement, je le trouve très drôle. J'espère que mon petit cadeau lui a plu, même si j'ai choisi son opposé syntaxique et stylistique — j'ai visiblement des progrès à faire en matière de choix de cadeaux.

Ces derniers temps, les escapades gourmandes avec les collègues geeks se sont poursuivies avec le même enthousiasme et le même plaisir. Ma réputation de ventre sur pattes est faite, et je pense que rien ne pourra la changer désormais.
Pour ne rien arranger, je suis devenue en quelques semaines addict de Terroirs d'Avenir, que j'avais découvert dans sa version mini grâce à Estérelle il y a deux ans, et qui m'a permis tout récemment de me régaler en pattes de loup, en betteraves chioggia, en faux-filet super tendre — à défaut de côte de bœuf, car elle s'appelle "liste d'attente" — ou en petites soles exquises. Un soir, j'ai improvisé une assiette de filet de veau arrosé d'une crème légèrement poivrée et accompagné de choux de Bruxelles, de carottes et d'endives braisés et légèrement cramés (d'inspiration Septime), et ce fut certainement mon repas le plus réussi du mois de mars.
L'autre réussite récente est sans conteste le gâteau à la pistache que j'ai préparé pour un anniversaire et qui s'inspire d'un fondant aux pistaches et au chocolat vu chez Clea. Seulement, je l'ai réalisé avec la recette du cake à la pistache de Rose Bakery adapté par mon amie Claire. D'ailleurs, il faut que je vous laisse, car je dois en refaire un là tout de suite.

Gâteau pistache et chocolat (inspiré de ce gâteau)


Pour le gâteau à la pistache :
175 g de beurre doux
75 g de pâte de pistache
200 g de sucre blond de canne
zeste d'1 citron
2 c.c. d'extrait de vanille
4 œufs
175 g de poudre d'amande
25 g de poudre de pistache (Claire préconisait 100 g, mais j'ai testé avec 25 g et à mon avis, ça suffit — si vous n'en avez pas, remplacez-la par la même quantité de poudre d'amande, ça marche très bien aussi)
1/2 sachet de levure chimique
50 g de farine
une pincée de sel

Pour la ganache au chocolat noir :
165 g de chocolat noir
100 g de crème liquide

Sortir le beurre pour qu'il ramollisse.

Préchauffer le four à 180 °C.
Battre le beurre et le sucre jusqu'à ce que la consistance devienne crémeuse, puis incorporer la pâte de pistache.
Ajouter le zeste de citron et l'extrait de vanille.
Ajouter les œufs un à un, en mélangeant bien.
Ajouter la poudre d'amande et la poudre de pistache, la farine, la levure et la pincée de sel.
Verser la préparation sur une plaque de four tapissée de papier cuisson.
Enfourner pendant 15 minutes.

Laisser refroidir puis découper en 4 rectangles identiques.
Faire fondre le chocolat avec la crème liquide, mélanger.
Poser un rectangle sur un plat et le tartiner de ganache au chocolat.
Couvrir d'un deuxième carré et recommencer (attention, les carrés sont très très fragiles, donc à manipuler avec une extrême attention).
Sur le dernier rectangle, verser la ganache restante et recouvrir le gâteau.
Laisser reposer quelques heures au frais avant de déguster.

************

Mais voilà, est-ce dû aux mélodies entêtantes de Mogwai, à ces revenants qui me hantent encore... La mélancolie, ma vieille amie, a refait surface. Et l'Islande me paraît encore si loin...