mercredi 22 décembre 2010

Si tu aimes les goûts amers et les hivers tout blancs (bredele et amaretti)


Panne sèche.
Je voulais vous parler de l'éblouissement et du choc ressentis en voyant Des hommes et des dieux un soir pluvieux de décembre, après le travail. Mais je me rends compte que les mots, enfin mes mots à moi, ne suffiront pas.
Le quotidien initié il y a un an touche bientôt à sa fin. Je ne sais pas bien à quoi ressembleront mes journées dans trois semaines... Probablement que je les passerai allongée sur le canapé, à regarder le plafond en écoutant Benjamin Biolay et en boulottant des butterballs.
Non, en vérité, j'aurais bien mieux à faire : préparer notre périple en Thaïlande, qui approche à grands pas. Cela m'évitera de verser des torrents de larmes en repensant aux tea times avec les collègues ; aux chouettes cantines qu'étaient Rose Bakery, Zen, Les Pâtes Vivantes ou Shin Jung ; aux viennoiseries revisitées du Café Pouchkine qui constituaient parfois mon petit déjeuner — tardif — au bureau (figurez-vous que le pain au chocolat est énorme et qu'il n'a pas juste deux pauvres barres de choco : quasiment tout l'intérieur en est tapissé) ; à mes nouveaux amis les bouchers de la rue Blanche, très gentils et très causants, et visiblement ravis de voir que la jeunesse — c'est moi — se met aux fourneaux (leur viande de bœuf est de super qualité) ; au libraire de la rue de Clichy, jamais en manque de bons conseils de lecture : Rosa Candida, c'est lui, et Chârulatâ aussi (et Purge sera sans doute le prochain de la liste).

"Avant que j'aie pu m'en rendre compte, je viens de lui demander s'il connaissait quelques recettes.
'Pas trop compliquées, dis-je, parce que je n'ai pas beaucoup d'expérience.' Puis je lui raconte que j'ai préparé du veau à la sauce au vin rouge la veille, que ça a bien marché et que j'aurai encore du veau ce soir. Après cela, il faudrait que je change un peu.

Si ma démarche prend l'abbé au dépourvu, il n'en laisse rien paraître. Il me dit ne jamais faire la cuisine lui-même, mais il lui vient à l'esprit quelques films que j'aurais intérêt à voir. S'il devait nommer ceux auxquels il pense en premier, il citerait
la Grande Bouffe, le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant — ce qui est assurément non-conformiste et peut-être pas adéquat dans ce contexte. Mange Bois Homme Femme, Chocolat, le Festin de Babette, Cœurs marinés, Chungking Express et In the Mood for Love, dit-il en s'excusant pour la traduction approximative des titres, faite de mémoire." (Rosa Candida, p.237)


"Elle creusa ainsi un souterrain sous ses occupations ménagères, sous toutes ses occupations, et y édifia un temple de chagrin, décoré de guirlandes et de larmes, au plus profond d'une obscurité silencieuse et impénétrable. Là, ni son époux ni personne au monde n'exerçait la moindre autorité. Cet endroit si petit était le plus secret, le plus profond et le plus aimé. Elle abandonnait à sa porte le personnage qu'elle jouait dans son foyer et y pénétrait dans la nudité la plus vraie de son être. Puis, quand elle en sortait, elle remettait un masque pour se présenter sur la scène de la comédie et des rites du monde."
(Chârulatâ, p.93)

Mais avant l'oisiveté et les larmes, puis la Thaïlande, il y a décembre et tout son cortège de gourmandises. Je distribue à droite à gauche — et confie aux bons soins de la Poste — de petites (ou grandes) boîtes de Weihnachtskekse, auxquels j'ai ajouté cette année une variété de bredele trouvée chez Loukoum°°°, juste déments, ainsi que les amaretti de Nilufer, qui ont eu un succès fou, notamment au bureau (mais on n'embauche pas les gens parce qu'ils réussissent à merveille les amaretti, sinon ça se saurait).


Bredele chocolatées sans cuisson de Thierry Kappler
(recette trouvée chez Loukoum°°°)


pour 45 pièces environ

250 g d'amandes en poudre (ici : des amandes mondées)
120 g de chocolat noir
150 g de sucre semoule (ici : du sucre blond de canne)
3 c.s. de kirsch
3 c.s. d'eau

Hacher finement le chocolat.
Dans un grand bol, mélanger le sucre et les amandes, ajouter le chocolat, puis l'eau et le kirsch.
Saupoudrer le plan de travail de sucre semoule, y étaler la préparation en une abaisse de 4 mm d'épaisseur (ici : presque 1 cm) et découper des bredele à l'aide d'un emporte-pièces.
Déposer les bredele sur une grille et laisser sécher une douzaine d'heures, conserver ensuite dans une boîte métallique.



Quant aux amaretti, je sais bien que j'aurais pu trouver ma recette à peu près n'importe où, mais ce sont les photos de Nilufer qui m'ont donné envie d'en faire... Et ces amaretti-là ont fait un vrai carton, alors je reprends sa recette.

Les amaretti de Nilufer (recette originale ici)


pour 20 amaretti environ

2 blancs d'œufs
1 pincée de sel
175 g d'amandes en poudre
50 g de farine
150 g de sucre en poudre
2 gouttes d'extrait d'amande amère
sucre glace pour enrober

Préchauffer le four à 180 °C.
Dans un saladier, fouetter les blancs avec une pincée de sel.
Dès qu'ils commencent à prendre, verser doucement le sucre afin de former un appareil à meringue.
Lorsque ce dernier est bien lisse et brillant, incorporer la farine et les amandes en poudre en mélangeant délicatement à l'aide d'une maryse jusqu'à ce que le mélange soit homogène.
Ajouter l'extrait d'amande amère.
Mélanger à nouveau en soulevant la masse.
À l'aide d'une cuillère à café, former des petites boules de pâte.
Rouler les petites boules dans un bol rempli de sucre glace, les passer d'une main à l'autre pour retirer l'excédent de sucre, et les disposer au fur et à mesure sur une plaque recouverte de papier sulfurisé, en les espaçant de 2 cm les unes des autres et en les aplatissant légèrement.
Enfourner pendant 10 min à 180 °C ; les amaretti vont se colorer légèrement.
Les biscuits doivent être croquants à l'extérieur et moelleux à l'intérieur.
Ils se conservent très bien dans une boîte hermétique.


Et puis je vous rappelle que vous pouvez trouver les recettes de Weihnachtskekse (biscuits de Noël) ici.

Joyeux Noël et bon foie gras !


lundi 6 décembre 2010

On irait au Café Pouchkine boire un chocolat (les niu rou mian du dimanche)


J'ai un peu honte d'avoir cédé à mon instinct de morfale l'autre jour en voyant l'offre de Michel et Augustin parue sur My Little Paris : une livraison de cookies gratuite pour les 100 gourmands les plus rapides. Évidemment, je me suis jetée sur mon téléphone et après une bonne trentaine de tentatives, j'ai fini par avoir une standardiste au bout du fil... et J'AI GAGNÉ UNE "COOKIES BOX", livrée à mon bureau le lendemain matin. La grande classe (les collègues ont entonné un "Joyeux anniversaire" en voyant le paquet arriver).
Bon, j'émettrai une petite réserve pour les cookies bleus (aux gros morceaux de noisettes et de chocolat au lait), qui sont un peu fades à mon goût, malgré les noisettes ; en revanche, les roses (aux gros morceaux de chocolat) sont pas mal du tout avec leur texture chewy et moelleuse, et leurs gros chunks de chocolat noir : ils sont presque aussi bons que ceux de Laura Todd (mon Graal en matière de cookies).
Si vous aviez encore un doute là-dessus, vous n'en avez plus désormais : je suis bel et bien un ventre sur pattes.
Merci Michel & Augustin pour cette sympathique initiative !


Au cours du mois de novembre, il y eut un samedi lumineux où, après nous être régalés de udon chez Kunitoraya 2 au déjeuner, nous nous sommes dirigés vers les jardins du Palais Royal, puis ceux des Tuileries, pour une balade au soleil. Mon poulet eut envie d'une crêpe, mais le stand trouvé ne nous inspira guère...
Puis, il fallut se hâter pour ne pas rater la séance de La princesse de Montpensier (après avoir aperçu monsieur Tavernier en train de déjeuner chez Issé, et déambulé du côté de la galerie de Montpensier, nous ne pouvions choisir un autre film...).
Je suis ressortie de la salle avec la gorge un peu serrée... J'ai aimé la fierté et la dignité de cette jeune femme victime de la convoitise et de la lâcheté des hommes. J'ai été touchée par ces amours contrariées, refoulées, ces destins brisés, ce renoncement. C'était beau et triste à la fois.

Lors d'un vendredi blanc et froid, une amie est venue à bout d'une épreuve qui durait depuis des années : une thèse... J'avais promis de m'occuper du sucré pour son buffet (rien à voir avec celui-là, qu'on peut légitimement considérer comme LE pot de thèse du siècle, et qui donnerait PRESQUE envie de refaire une thèse : je me suis contentée de choses hyper simples et archi éprouvées telles que cookies, brownies, madeleines, gâteau aux pommes et cake au citron). Quel bonheur et quel soulagement de la voir défendre son travail aussi brillamment, et puis toutes ces incitations à publier et ces félicitations qu'elle n'attendait pas... C'est une thèse qui fera date dans sa discipline.
J'ai revécu à travers elle le stress, le trac qui précède la soutenance, la fatigue qui pèse au bout d'une heure de questions, la tension qui retombe, la libération finale... J'ai repensé à toutes ces heures passées à la BN, à toutes ces heures passées à se remonter le moral à tour de rôle, aux moments de découragement, et aux quelques (rares) victoires qui ont jalonné nos parcours. Ce soir-là, une page s'est tournée.


Ce matin, après un petit déjeuner fabuleux (tartines de "baguette du patron" au beurre salé, kiwi jaune et chocolat chaud de Demel), j'ai remis ma sauce au bœuf, commencée hier soir, à mijoter et me suis amusée à faire des nouilles coupées au couteau (un peu comme celles de ma grand-mère) pour les niu rou mian* (牛 niu = bœuf, 肉 rou = viande, 面 mian = nouilles) du déjeuner. La recette n'est pas très orthodoxe, et les nouilles ne peuvent évidemment pas rivaliser avec celles des Pâtes Vivantes (texture à améliorer), mais la soupe était tout de même suffisamment bonne pour que j'aie envie d'en refaire très vite !

* Merci Gracianne, pour les liens !

Niu rou mian 牛肉面 ou soupe de nouilles au bœuf (from scratch)
(recette trouvée ici, thank you Cha Xiu Bao & Nana!)


pour 3-4 grands bols

Pour la "sauce" au bœuf :
500 g de gîte de bœuf
3 tomates (ici : une boîte de tomates concassées - voire un peu plus)
1 gros ou 2 petits oignons
5 gousses d'ail
5-6 petits piments rouges
3 grosses tiges de ciboule
4 c.s. de vin de riz (Shao Hsing Hua Tiao Chiew)
4 c.s. de sauce soja (Kikkoman, par ex.)
50 g de sucre de canne en cristaux (rock sugar) (voir ici)
un peu d'huile neutre (tournesol, par ex.)

du bouillon de bœuf (2 louches par bol)
environ 100 g de nouilles (des pas trop fines) par bol

un peu de ciboule et de coriandre émincées pour servir

Préparer la sauce :
Éplucher les tomates (avec un Zyliss, c'est très bien) et les couper en morceaux.
Émincer finement ail, piments, ciboule et oignons.
Couper le bœuf en grosses lamelles.
Faire chauffer un peu d'huile dans une sauteuse et y faire revenir ail, piment et ciboule.
Au bout de quelques secondes, ajouter les oignons et mélanger.
Blanchir le bœuf dans une casserole d'eau bouillante pendant quelques secondes, l'égoutter et l'ajouter dans la sauteuse.
Laisser cuire un moment, puis incorporer les tomates, le vin de riz, la sauce soja et le sucre de canne, et mélanger.
Couvrir et laisser cuire à feu doux pendant 2 heures, en surveillant régulièrement.

Pendant ce temps, on peut préparer un bouillon de bœuf avec des restes de côte de bœuf (pour ma part décongelés), du gingembre et de la ciboule.

On peut également s'amuser à préparer les nouilles soi-même, ce que j'ai fait, mais ce n'est pas indispensable (d'autant que je n'ai pas de recette sûre à vous donner).

Quand la sauce et le bouillon sont prêts, cuire les nouilles et les répartir au fond des bols. Ajouter dans chaque bol 1 louche de sauce, 2 louches de bouillon, ciboule et coriandre, mélanger un peu, et déguster tant que c'est bien chaud.


J'en profite pour vous conseiller d'aller faire un tour du côté de chez Cha Xiu Bao et Nana. En ce moment, j'aime particulièrement la série de vidéos Wok with Nana : la petite leçon de thé donnée par son amie Vivian, la visite dans un salon de thé populaire de Hong-Kong où on lui montre comment préparer le thé au lait à la hong-kongaise... J'aime bien son sourire, sa simplicité et son côté bonne copine.
Tant que j'y suis, je ne résiste pas à l'envie de vous parler d'Amanda et de ses petits cours de cuisine filmés absolument charmants. J'adore son accent étranger (mais d'où ?) quand elle parle cantonais, son allure de top model, ses minauderies, son petit chien... C'est irrésistible !

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Le chocolat de chez Pouchkine, c'est, c'était loin déjà...

samedi 13 novembre 2010

But I know it's true that good things never last (Grand Pan et gâteau amandes noix chocolat)


Tout a commencé par une déception. Un repas dont j'attendais beaucoup. Trop même.
Sur le papier, l'adresse était alléchante : un restaurant "de feu", où l'on fait cuire la viande dans une cheminée. De la côte de bœuf grillée au feu de bois, comme une promesse d'extase gustative. Las ! La viande était dure et sans saveur, la portion de pommes sautées pour deux un peu chiche, et le lieu trop touristique pour être authentique. Une réputation surfaite, si vous voulez mon avis.
Heureusement, Pozzetto n'étant pas loin, nous avons fini notre repas sur un pot de glace pistache pour lui, et gianduja-fiordilatte (encore) pour moi, dégustés sur un banc de la place au bout de la rue du Bourg Tibourg.
Mais nous ne pouvions pas en rester là.

En tout début de semaine, une rencontre fortuite avec un billet de cinquante sur le chemin du bureau (on eût dit une scène de film : je vois le billet à mes pieds et m'apprête à le ramasser, mais une bourrasque l'emporte sur la chaussée. J'hésite à lui courir après — la cupidité, c'est mal... Le billet poursuit sa route, puis finit par se nicher derrière la roue arrière d'une voiture. Personne d'autre ne l'a vu. Je traverse la rue et me baisse pour le ramasser : il est à moi !) hâta un peu les choses : après m'être offert un dolsot bibimbap chez Shin Jung, qui me réchauffa bien les os en ce jour de déluge, je décidai d'inviter mon poulet au Grand Pan.
Nous ne fûmes pas déçus.

Installés dans la deuxième salle, nous avions vue sur l'arrière du bar et les jolies ombres des verres et bouteilles.
En entrée, nous avons choisi de partager un plat (et pourquoi pas ?) : des noix de Saint-Jacques d'Erquy à la plancha, fraîches, dodues, dorées, accompagnées d'une petite cocotte de légumes incroyablement savoureux. Miam.



Puis la côte de bœuf arriva sur la table, avec ses frites au couteau, épaisses comme je les aime, et du mesclun de chez Annie Bertin (je dois dire que la première fois que j'ai entendu son nom, ça m'a fait bizarre). On nous donna des assiettes chaudes (!) pour déguster tout cela. Que dire sinon que la viande est bien goûteuse, tendre et pas trop grasse, les tiges d'oignon émincées et le filet de sauce brune ajoutant encore plus de saveur. Elle fut dégustée, engloutie, avec délectation.
Pour clore ce repas jubilatoire, un dessert partagé : crumble pomme-coing et noix caramélisées, crousti-fondant (dans lequel nous avons pu identifier noisettes, noix de macadamia et pistaches dans la croûte). Tellement bon que nous aurions pu en prendre un chacun, tout compte fait.
Et parce que l'échine de porc Ibaïona confite, le filet mignon de veau façon Rossini ou le gros pavé de grondin à la plancha - jus aux coquillages sont hautement tentants, nous ne tarderons pas à réserver de nouveau une table. Sachez qu'il y a également une carte de gibiers bien fournie et que le service est des plus attentionnés. Courez-y ! (ainsi, vous pourrez goûter à l'huître boudeuse de chez David Hervé et me dire de quoi il s'agit)

Le Grand Pan
20, rue Rosenwald
75015 Paris
Bus 62, 89, 95 arrêt Brancion,
ou M° Plaisance (ligne 13) mais c'est plus loin
01 42 50 02 50
Ouvert du lundi au vendredi


La semaine dernière, mon sort fut scellé. On me confirma ce que je devinais déjà : il n'y aurait pas de suite, pas de contrat supplémentaire. Les trois lettres magiques, ce serait ailleurs, plus tard. Ce soir-là, je suis partie avec la gorge serrée ; Jay Jay Johanson, Morrissey, Gaëtan Roussel et quelques autres m'ont tenu compagnie sur le trajet. Je me suis demandé quand ma vie se stabiliserait enfin, quand cesserait cette incertitude du lendemain... (Mais je n'ai pas dit mon dernier mot.)
Ce même jour, j'appris d'autres nouvelles, plus réjouissantes. Une sélection à un concours, quelques lignes dans un magazine. Rien d'extraordinaire, somme toute, mais il ne faut pas se mentir, un peu de reconnaissance fait toujours plaisir.
Quand je pense que le blog fut bricolé en catimini et longtemps ressenti comme une activité un peu honteuse et inavouable (poster des recettes de cuisine en racontant sa vie et ses états d'âme — Éric —, au lieu de concentrer ses efforts sur sa thèse, ce n'est pas très glorieux), je me dis que de l'eau a coulé sous les ponts depuis, et que finalement, ce n'est pas si nul. Alors, même si les journées raccourcissent, que le ciel se fait toujours plus sombre, que les averses sont quotidiennes ces temps-ci, je préfère penser à la splendeur des tapis de feuilles de ginkgo dorées de la place de Dublin, aux arbres presque nus qui, avec leurs quelques feuilles restantes, ressemblent à des mobiles frêles et délicats, à la lueur rosée du crépuscule, à la Tour Eiffel qui scintille au loin quand j'attends mon bus le soir. À toutes ces choses qui arrivent à ce moment précis de l'année.
Comment pourrais-je donc abhorrer une saison qui se montre si clémente avec moi ?
En plus, j'ai réussi, tout récemment, le meilleur de mes fondants au chocolat (pour un dîner en tête-à-tête avec ma Crevette), et ajouté un gâteau magnifique, irrésistible, à mon répertoire. Me croirez-vous si je vous dis que j'en ai mangé le tiers à moi toute seule, le même jour (avant ET après la séance de 14h40 de The Social Network) ?

Gâteau amandes, noix & chocolat un peu comme au River Café
(déniché ici, merci Zorra)


pour un moule de 20 cm de diamètre

150 g de beurre doux ramolli
150 g de sucre vanillé
1 gousse de vanille réduite en poudre
150 g d'amandes en poudre
2 œufs
40 g de farine
une pincée de levure chimique
80 g de cerneaux de noix concassés
5 cl d'amaretto (ici : du marsala - c'est tout ce que j'avais)

Pour le glaçage :
100 g de chocolat noir
20 g de beurre


Préchauffer le four à 160 °C.
Mélanger le beurre et le sucre.
Ajouter les amandes et la vanille en poudre.
Incorporer les œufs un à un, en mélangeant bien à chaque fois.
Ajouter les noix concassées, la farine et la levure, mélanger.
Ajouter enfin l'amaretto.
Verser dans un moule recouvert de papier cuisson et enfourner 1 heure à 160 °C.

Une fois que le gâteau est cuit, préparer le glaçage : faire fondre le chocolat et le beurre (au micro-ondes ou au bain-marie).
Recouvrir le gâteau du glaçage et égaliser avec une grande spatule (ou le côté non tranchant d'un long couteau).
Laisser refroidir.


J'ai beaucoup profité des dernières belles tomates le mois dernier, mais il me paraissait indécent de publier une recette à la tomate en plein mois de novembre (déjà que je vous ai fait le coup avec des aubergines l'année dernière).

mardi 26 octobre 2010

Perfect day (recettes parfaites pour un samedi pluvieux d'automne)


La table était réservée depuis presque un mois.
Je suis arrivée peu après vingt heures, il était déjà là. Un an quasiment, que nous n'étions pas venus. J'étais heureuse de retrouver le lieu inchangé, la même atmosphère chaleureuse qu'avant (bon, la "femme à poêle" a disparu du mur depuis belle lurette, mais pour le reste, c'est toujours aussi chouette).
Avec la terrine de campagne qui nous fut servie pour patienter, je me suis fait deux tartines complètement jouissives et déraisonnables (je me suis dit qu'après tout, c'était jour de fête).
Les coquilles Saint-Jacques marinées avec leurs petits croûtons et leurs herbes étaient fraîches et parfumées ; le pavé de cabillaud cuit à la perfection, une chair nacrée, tendre, sublime ; les haricots de Paimpol à la tomate, une évidence.
Pour le dessert, impossible de ne pas choisir le riz au lait, servi dans une sorte de soupière avec une cuillère en bois plantée en son milieu : le principe est de piocher exactement ce qu'on veut et de se resservir autant de fois que cela nous plaît. Les minuscules grains de vanille sont perceptibles sous la dent, et le caramel accompagne à merveille ce dessert que d'habitude je préfère manger nature.


Évidemment, j'ai goûté à ses brochettes de thon mariné au saté et à son filet de rascasse (choisi en souvenir d'un plat adoré dans un restaurant de Biarritz), tous deux délicieux. Et le dessert au chocolat qui clôt chacun de ses repas à la Régalade, quenelle et gâteau moelleux au chocolat noir (accompagnés cette fois d'une crème anglaise au thé vanillé), est toujours aussi dément.

Un repas d'anniversaire sans une seule fausse note. La prochaine fois, pour que tout soit absolument parfait, il faudra juste penser à demander au moment de la réservation la "petite table près des cornichons", comme nous l'a conseillé une serveuse.

Si je suis aussi dithyrambique, c'est parce que la Régalade est mon restaurant préféré de la terre entière, mon restaurant doudou. Celui qui ne déçoit jamais, qui rend la vie plus douce et console de tout. Celui où l'on va les jours de fête et où l'on aimerait célébrer tous les moments heureux. On y goûte une cuisine simple, généreuse, qui met les produits en valeur, et va à l'essentiel.

La Régalade
49, avenue Jean Moulin
75014 Paris
M° Porte d'Orléans (ligne 4)
01 45 45 68 58 (réservation impérative !)
Ouvert du lundi au vendredi (sauf le lundi midi)


L'essentiel, ces temps-ci, est de ne pas se laisser décourager par la somme de travail nouveau à abattre, ne pas se laisser impressionner par tout ce qui est trop technique, et surtout, ne pas décevoir.
Le spectre de la lose me guette toujours... Dans quelques mois, il faudra rendre définitivement ce bureau et repartir à zéro. Ailleurs.
Ne croyez pas que cela puisse me gâcher ma saison préférée. Il en faudrait beaucoup plus.

Parmi les choses réjouissantes du moment, il y a les discussions électroniques qui ponctuent le quotidien. Il y a S., qui sait votre passion pour le flan et ne manquera pas de vous informer de l'arrivée d'un flan "boulanger" chez Jacques Génin ; E., qui est pleine de ressources et a toujours un bon restaurant à vous conseiller ; C., qui vous tient au courant des nouveautés BBesques et sait repérer la musique qui vous plaira (dernièrement : Agnes Obel et sa musique douce et élégante) ; et puis G., qui au détour d'une phrase anodine vous donne une furieuse envie de minestrone, et qui fait le meilleur des gâteaux aux pommes.


Les deux recettes peuvent se préparer en écoutant Philharmonics d'Agnes Obel. Ce n'est pas obligatoire et cela ne les rendra pas meilleures, mais comme il y a plein de choses à couper en petits morceaux, vous passerez un moment bien plus agréable avec elle.


Minestrone con pesto
(recette librement inspirée de celles de ces deux livres)


pour 4 à 6 personnes

4 poignées de haricots borlotti (ici : des coco rose)
100 g de poitrine fumée
1 oignon
3 carottes
2 branches de céleri
une bonne poignée de haricots verts (équeutés)
2 feuilles de laurier
2 courgettes
3 pommes de terre
2 tomates (ou à défaut des tomates en boîte)
un (petit) morceau de croûte de parmesan
4 -5 c.s. de pesto (maison, c'est mieux)
huile d'olive
sel et poivre
des pâtes courtes (ici : des mezzi tubetti rigati 65, merci Camille !)

La veille, faire tremper les haricots borlotti dans de l'eau tiède.
Le jour J, commencer par cuire les haricots borlotti dans une casserole d'eau frémissante pendant une heure.
Couper les carottes, le céleri, les haricots verts, l'oignon et la poitrine en tout petits morceaux (brunoise).
Chauffer un peu d'huile d'olive dans une marmite, y faire revenir la poitrine et les légumes coupés en morceaux.
Ajouter les haricots borlotti, recouvrir largement d'eau et porter à ébullition.
Laisser mijoter à feu moyen et à couvert pendant une demi-heure.
Pendant ce temps, couper les courgettes, les pommes de terre en petits morceaux.
Peler les tomates (avec un Zyliss, c'est parfait), les épépiner et les couper également en petits morceaux.
Au bout des 30 minutes de cuisson, ajouter les courgettes, les pommes de terre, les tomates, le laurier ainsi que la croûte de parmesan.
Ajouter de l'eau si nécessaire, saler, poivrer, couvrir et laisser cuire une demi-heure supplémentaire.
Faire cuire les pâtes à part.
Quand le minestrone est prêt, incorporer les pâtes et le pesto, et rectifier l'assaisonnement.

C'est très bon tout de suite, mais c'est encore meilleur réchauffé.


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Gâteau aux pommes de Gracianne (sa recette est ici)


7 c.s. de farine (ici : T65)
2 c.s. d'amandes en poudre (touche perso)
6 c.s. de cassonade
1 sachet de levure chimique
2 œufs
4 c.s. de lait
3 c.s. d'huile
1/4 c.c. de cannelle moulue
1/4 c.c. d'extrait de vanille liquide
3 pommes (initialement : 4)

70 g de beurre demi-sel fondu
1 œuf
4 c.s. de cassonade

Dans un saladier, mélanger les ingrédients secs : farine, amandes, cassonade, cannelle et levure.
Dans un autre saladier (plus petit), mélanger les ingrédients liquides : œufs, lait, huile et extrait de vanille.
Incorporer petit à petit le mélange liquide au mélange sec.
Préchauffer le four à 210 °C.
Peler les pommes, les couper en tranches fines et les incorporer à la pâte.
Verser le mélange dans un moule (pas trop grand) beurré ou tapissé de papier cuisson.
Enfourner pendant 20 minutes.
Dans un bol, mélanger le beurre fondu, l'oeuf et le sucre, et au bout des 20 minutes, sortir le moule et verser le mélange sur le dessus du gâteau.
Enfourner de nouveau pendant 15-20 minutes.
Le gâteau doit être bien doré et les bords caramélisés.

D'autres ont également succombé à ce magnifique gâteau, humide et fondant. Je les comprends : je l'ai déjà fait deux fois en moins d'une semaine. Merci Gracianne.

jeudi 14 octobre 2010

Monomanie coréenne


À l'Arbre de sel, j'aime bien l'assortiment de galettes (modeum jeon) en entrée, en particulier celles au kimchi. J'aime bien le cadre aussi, cosy, agréable et décoré avec goût. Gracianne dit que leur anguille grillée (jangeossam) est fabuleuse, ce qui me donne une excellente raison d'y retourner.

Chez Shin Jung, j'aime bien avoir mon petit barbecue individuel quand j'y vais seule lors de ma pause déjeuner. C'est chouette d'avoir une cantine coréenne tout près du bureau, même si le cadre est un peu vieillot. J'aimerais bien y emmener mes collègues.

Chez Gwon's Dining, j'aime bien le japchae (nouilles sautées au bœuf et aux légumes), le thé aux graines de sarrasin et les madeleines à l'armoise d'un vert profond. La viande de bœuf en marmite déçoit un peu par sa texture très nerveuse, c'est dommage parce qu'elle est goûteuse et parfumée. Le cadre, chic et épuré, laisse une impression très agréable, et c'est amusant de voir des familles coréennes ou de vieux papys solitaires y dîner le vendredi soir.

Chez Dokkebi, j'ai bien aimé mon tout premier verre de bokbunja, le yukhoe (tartare de bœuf) et le bulgogi, mais le bibim naengmyun (nouilles froides pimentées) arrache tellement qu'il est juste impossible de le finir.
Ce qui me plaît aussi, ce sont les multiples petites attentions qui nous sont prodiguées, allant du petit bol de soupe de riz (délicieux) en guise de mise en bouche à la mini coupelle de pastèque en fin de repas, en passant par le nougat au sésame noir qui accompagne le café. On y est toujours incroyablement bien reçu.

Chez Sobane, les entrées sont parfaites : goun mandou (raviolis grillés) fins et délicats, kanfung seou (crevettes frites) délicieuses accompagnées d'une sauce fruitée, zin mandou (raviolis à la vapeur) subtils et absolument exquis. Le galbi gouhi (plat de côte de bœuf grillé) a un goût fantastique, mais légèrement gâché là aussi par une texture un peu nerveuse (mais pourquoi les Coréens ne cuisinent-ils pas des morceaux plus tendres...?). Cerise sur le gâteau : le sourire adorable de la jeune serveuse.

Mais ce que j'aime par-dessus tout, je crois, ce sont le bulgogi et le dolsot bibimbap de chez Bong. Le cadre est quelque peu déconcertant (décoration inexistante, gros tuyaux d'aération orange et coucou suisse incongru), mais l'accueil est toujours très aimable et la cuisine incomparable. La viande du bulgogi est fine comme de la dentelle et incroyablement parfumée : c'est le meilleur bulgogi que je connaisse. Et puis, il y a tout plein de ragoûts coréens (pâté de soja, poisson épicé...) que j'ai très envie de goûter aussi...

Des mois que ça dure, cette obsession coréenne.

Et comme je n'en ai pas encore assez (et que je ne peux pas passer ma vie au restaurant), je me suis acheté un livre de cuisine, afin de ne plus jamais être en manque : The Complete Book of Korean Cooking, que je recommande vivement aux amoureux de la cuisine coréenne. Toutes les recettes ci-dessous en sont issues (et légèrement adaptées à ma sauce). J'ignore si elles sont vraiment authentiques et orthodoxes, mais je peux dire qu'on s'est régalé lors des deux repas coréens cuisinés deux dimanches de suite.



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Galettes de kimchi


pour 8 petites galettes (environ)

100 g de kimchi (chou fermenté très pimenté)
1 pomme de terre
50 g de tofu ferme, bien égoutté
25 g de farine
1 œuf battu
1 c.c. d'ail haché
sel et poivre

Pour la sauce (facultatif) :
3 c.s. de sauce soja
1/2 c.c. d'huile de sésame
1 c.c. de jus de citron

Cuire la pomme de terre et la réduire en purée.
Presser le kimchi entre les doigts pour en retirer le liquide, et le hacher.
Hacher le tofu et le mettre dans un bol avec le kimchi, la purée, la farine, l'œuf battu et l'ail, le sel et le poivre. Bien mélanger.
Dans une poêle, faire chauffer de l'huile.
Avec une cuillère, déposer des petits tas dans la poêle, et laisser cuire de chaque côté jusqu'à ce que ce soit bien doré.
Égoutter sur du papier absorbant.
Déguster avec ou sans sauce.

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Tofu à la sauce soja, ail et piment


1 petit bloc de tofu (plutôt ferme)

Pour la sauce :
2 c.c. de ciboule émincée
1 gousse d'ail haché
1 c.s. de sauce soja claire (style Kikkoman)
1 c.s. de sauce soja foncée
1 c.c. de piment coréen en poudre
1/2 c.c. de sucre en poudre
1 c.c. de graines de sésame blond

Mélanger tous les ingrédients pour la sauce.
Blanchir le tofu environ 3 minutes et le retirer de la casserole en faisant attention à ne pas le casser.
Laisser égoutter sur du papier absorbant.
Transférer le tofu dans une assiette et arroser avec la sauce.
Pour faciliter le service, on peut couper le tofu en tranches.

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Namul d'épinards


500 g d'épinards
4 c.s. de sauce soja foncée
2 petites gousses d'ail haché
4 c.s. d'huile de sésame
1 c.c. de vin de riz (Shao Hsing Hua Tiao Chiew)
4 c.c. de graines de sésame blond
2 c.s. d'huile végétale neutre (tournesol, par ex.)
sel

Blanchir les épinards dans de l'eau un peu salée pendant 30 secondes, puis rincer à l'eau froide.
Dans un grand bol, mélanger la sauce soja, l'ail, l'huile de sésame et l'alcool de riz.
Ajouter les épinards et bien mélanger pour recouvrir les feuilles de sauce.
Dans une poêle, faire griller les graines de sésame. Réserver.
Dans la même poêle, faire chauffer l'huile végétale, et faire revenir les épinards à feu vif pendant 20 secondes environ.
Servir chaud ou froid, avec les graines de sésame.
Le namul peut sans aucun problème se préparer à l'avance.

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Yukhoe (tartare de bœuf coréen)


pour 2 personnes

200 g de bœuf (pour tartare - demandez à votre boucher quel morceau convient le mieux)
1/2 poire chinoise
un peu de salade
1 c.s. de pignons de pin
1 jaune d'œuf
1 petite gousse d'ail émincé

Pour l'assaisonnement :
2 c.s. de sauce soja claire
1 c.s. de sucre en poudre
1 tige de ciboule, finement émincée
1 petite gousse d'ail haché
1/2 c.s. de graines de sésame blond
2 c.s. d'huile de sésame
1/2 c.c. de piment coréen en poudre

Mettre la viande au congélateur pendant 30 minutes environ pour qu'elle durcisse un peu.
Faire dorer les pignons de pin dans une poêle.
Sortir la viande et la couper en filaments et la mettre dans un bol avec les ingrédients pour la marinade. Bien mélanger.
Couper la poire en fins bâtonnets.
Sur un lit de salade, disposer la viande, ainsi que les bâtonnets de poire, les pignons de pin et l'ail émincé.
Poser délicatement le jaune d'œuf sur le dessus.
Mélanger le tout avant de déguster.

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Bibim Naengmyun (nouilles froides (archi) pimentées)


pour 2 personnes

90 g de nouilles naengmyun
1 œuf dur
1/2 concombre
1/2 poire chinoise
quelques glaçons

Pour la sauce :
1,5 à 2 c.s. de gochujang (pâte de piment coréenne)
1 c.c. de piment coréen en poudre
2 c.s. de sucre en poudre
2 c.c. d'huile de sésame
1 gousse d'ail haché
1/2 c.c. de sauce soja
1 c.c. de graines de sésame blond

Faire cuire les nouilles dans une grande casserole d'eau bouillante pendant 5 minutes.
Égoutter, puis rincer abondamment.
Ensuite, la recette dit de mettre les nouilles au frais, mais comme elles sont très très collantes, je préfère les laisser dans un bol d'eau froide pour éviter de me retrouver avec un amas de nouilles agglutinées et indémêlables.
Couper l'œuf dur en deux.
Couper le concombre et la poire en fins bâtonnets.
Dans un grand bol, mélanger les ingrédients pour la sauce.
Égoutter les nouilles, les disposer dans une assiette.
Verser la sauce dessus et ajouter les bâtonnets de poire et de concombre, l'œuf dur, et les glaçons.
Servir immédiatement.

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Bulgogi (bœuf mariné grillé)


800 g de viande de bœuf (rumsteak, par ex.)

Pour la marinade :
4 tiges de ciboule
1/2 oignon
1 poire chinoise
4 c.s. de sauce soja foncée
4 c.s. de sucre en poudre
2 c.s. d'huile de sésame
2 c.c. de poivre noir
2 gousses d'ail haché
1 c.s. de jus de citron

Placer la viande au congélateur environ 30 minutes, le temps qu'elle durcisse un peu.
Puis la sortir et la couper en fines tranches.
Couper une tige de ciboule en lamelles.
Émincer très finement le reste de ciboule, l'oignon et la poire. Mélanger avec les autres ingrédients pour la marinade.
Ajouter la viande, bien mélanger et mettre au frais entre 30 minutes et 2 heures (maximum).
Saisir la viande sur un grill à feu vif, en remuant avec des baguettes.
Servir avec les lamelles de ciboule.

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Bibimbap


pour 4 personnes environ

3 gobelets de riz rond japonais
1/2 concombre (pas mis)
un peu de salade et de nori, coupés en fines bandelettes

Pour le namul de légumes :
1 courgette
2 carottes
150 g de germes de soja
2 c.c. de sucre en poudre
2,5 c.c. de sel
3 c.s. d'huile de sésame
1/2 c.c. d'ail haché
un peu de sauce soja foncée
1/4 c.c. de piment coréen en poudre
1 c.c. de graines de sésame blond
un peu d'huile végétale neutre

Pour la viande :
300 g de bœuf (rumsteak, par exemple)
3 c.s. de sauce soja foncée
1 c.s. d'ail haché
1 c.s. de ciboule finement émincée
2 c.c. d'huile de sésame
2 c.c. de vin de riz (Shao Hsing Hua Tiao Chiew)
sel et poivre
un peu d'huile végétale neutre

Pour la sauce gochujang :
3 c.s. de gochujang
2 c.c. de sucre en poudre (ou de miel)
2 c.c. d'huile de sésame


Laver le riz (2 à 3 fois), le mettre dans un rice cooker avec 3 gobelets d'eau, et démarrer la cuisson.

Mélanger la sauce soja foncée, l'ail, la ciboule, l'huile de sésame, l'alcool de riz, le sel et le poivre.
Ajouter la viande et laisser mariner pendant 1 heure.

Dans un petit bol, mélanger les ingrédients pour la sauce gochujang.

Couper les légumes (courgette, carottes et concombre) en fine julienne.

Mélanger 1 c.c. de sucre, 1 c.c. de sel, 1 c.s. d'huile de sésame, ajouter les carottes et mélanger. Chauffer un peu d'huile dans une poêle et y faire revenir les carottes. Réserver.
Mélanger 1 c.c. de sel, 1 c.s. d'huile de sésame, 1/2 c.c. d'ail haché, ajouter la courgette, mélanger. Chauffer un peu d'huile dans une poêle et y faire revenir le mélange de courgette. Réserver.
Faire cuire les germes de soja 30 secondes à 1 minute dans une grande casserole d'eau bouillante.
Égoutter, puis mélanger avec 1 c.s. d'huile de sésame, 1/2 c.c. de sel, 1/4 c.c. de piment en poudre, 1/2 c.c. de graines de sésame blond et 1 c.c. de sucre en poudre. Réserver.

Saisir la viande sur un grill à feu vif, en remuant avec les baguettes.

Dans une grande marmite ou quatre petits bols préchauffés, disposer le riz, au fond puis les légumes, le nori, la salade et la viande par-dessus. Cuire les œufs sur le plat et les ajouter au reste (oublié ici !). Arroser de sauce gochujang (modérément dans un premier temps : on pourra toujours en ajouter s'il n'y en a pas assez) et saupoudrer de graines de sésame.

Bien mélanger avant de déguster.



C'était MORTEL !

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Edit du 30 octobre : Le dolsot bibimbap chez Shin Jung est super bon aussi, et l'anguille laquée du vendredi midi à l'Arbre de sel fantastique (elle arrive toute crépitante sur la table, et elle est servie entre autres avec de très fines tranches de daikon roses : c'est aussi beau que bon !)

lundi 4 octobre 2010

La recherche de sens persistante est une disposition regrettable de l'esprit (les Buchteln du dimanche soir)


Soulagement de n'avoir plus que des choses futiles et légères à raconter.
Frénésie de découverte. Je m'échappe, je teste, je goûte. Je jette mon dévolu sur les numéros 2*.

Moment d'extase à la dégustation d'un surprenant sushi à la vapeur (sic), lors d'une pause déjeuner solitaire au Kunitoraya 2.
C'est là que j'ai emmené D. une semaine plus tard, pour un très chouette dîner, pendant lequel il fut question de Vienne, de Buchteln, de (soutenance de) thèse... Dans la salle carrelée de blanc, avec ses grands miroirs et son horloge à l'ancienne, un peu comme un décor de bistrot : une écrasante majorité de Japonais.
Après trois jours sans eau chaude, sans chauffage et avec une clim fonctionnant à bloc au bureau, je dois dire que les udon en marmite dans leur bouillon archi brûlant constituèrent le choix parfait.

Petite erreur : il s'agit d'un Kunitora Nabe et non Kunitora Udon

Incursions dans le 16ème arrondissement, dans une jolie pâtisserie (encore un n°2) où les tartes aux pommes ne mentent pas. J'y ai découvert la perfection faite tarte tatin. C'est là aussi que j'assouvis mes envies de flan pâtissier en attendant que P.H. daigne en vendre à nouveau (en février 2011, à ce qu'on m'a dit).



Un soir, en sortant de mon échoppe de nouilles préférée, j'ai pris un amant. C'était bon, mais pas renversant. Ce qui est en revanche absolument renversant, ce sont mes retrouvailles avec les brioches aux haricots rouges telles qu'on les trouve au Japon. Et ce grâce aux propriétaires du restaurant Aki, qui ont eu l'excellente idée d'ouvrir une boulangerie japonaise dans la même rue.
(Merci Elsa, pour le tuyau)



Et puis, j'ai fait honneur aux pots de Powidl rapportés d'Autriche par D.


Commencés un dimanche matin, avant une réunion de famille, les Buchteln furent garnis, façonnés et enfournés le soir au retour, parce que quand on a connu ceux de chez Hawelka, on ne conçoit pas d'en manger à un autre moment de la journée. Le dimanche soir, par exemple, est parfait pour les Buchteln.
En les goûtant à la sortie du four, on s'est presque revu chez Hawelka.


Powidl-Buchteln presque comme chez Hawelka
(adaptée de la recette de ce livre)


pour 16 Buchteln

1/8 l de lait tiède
20 g de levure fraîche
250 g + 3 c.s. de farine
30 g de sucre glace
30 g de beurre ramolli + un peu de beurre fondu pour badigeonner
2 g de sel
2 jaunes d'œufs
un sachet de sucre vanillé
zeste d'un citron
150 g de Powidl (ou de sirop de Liège, ou encore de confiture de prunes)

Dans un grand bol, mélanger la moitié du lait avec la levure et 3 c.s. de farine.
Couvrir avec un torchon et laisser une demi-heure dans un endroit chaud (environ 30 °C).

Ajouter les autres ingrédients (sauf le Powidl) et mélanger.
Pétrir environ 1/4 d'heure (étape réalisable - et réalisée - avec la MAP).
Couvrir avec un torchon et laisser lever pendant au moins une heure.

Sortir la pâte, la dégazer et former un long boudin.
Diviser le boudin en 16 morceaux.
Aplatir chaque morceau, y déposer 1 c.c. de Powidl (ou autre garniture) et refermer en soudant bien les bords.
Déposer chaque morceau dans un moule tapissé de papier cuisson (soudure en bas) et badigeonner les Buchteln de beurre fondu.
Couvrir avec un torchon (toujours le même) et laisser lever au moins une demi-heure (il faut que les Buchteln aient presque doublé de volume).

Préchauffer le four à 180 °C.
Badigeonner à nouveau les Buchteln de beurre fondu et enfourner environ 25 minutes. Ils doivent être légèrement dorés.

Saupoudrer de sucre glace avant de déguster tiède.


D'autres recettes de Buchteln ? Par ici !
Si vous voulez vous lancer dans le Powidl maison, je vous conseille d'aller voir la recette de Rosine (tant qu'il reste des quetsches). Sinon, vous pouvez en trouver ou encore .

Edit du 5 octobre 2010 : Les grands esprits se rencontrent. Allez voir Anne et ses Buchty !

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* et aussi sur les restaurants coréens, mais ce sera le sujet du prochain billet :-)

mercredi 22 septembre 2010

La dureté des faits ne les empêche point d'être* (je fais des tartes genre rustiques)


Je ne pourrai jamais vous raconter TOUT ce qu'il s'est passé depuis Biarritz.

Les polaroids farfelus de Bernhard et Anna Blume (ce nom ne vous dit rien ?) ; les portraits de famille en noir et blanc de Vladimir Mishoukov, intitulés "Famille du député de la Douma de la Ville de Moscou", "Famille du milicien" ou "Famille du mécanicien des photocopieuses", fascinants ; une lune éblouissante que l'on promène dans des paysages nocturnes, images d'une poésie incroyable.

Le retour au travail après un mois et demi d'absence.
Pour mieux supporter les longues journées de travail, les déjeuners solitaires une à deux fois par semaine, à la terrasse du Musée de la vie romantique (en compagnie des petites souris), aux Pâtes vivantes ou à Rose Bakery sont autant de moments de respiration indispensables. Vitaux.

Une tablette de chocolat "intellectuel" arrivée par la Poste. Un des meilleurs chocolats qu'il m'ait été donné de goûter : l'addiction vient dès le premier carré.
Du panforte bianco et du pan pepato également, qui ont fait un détour par l'Alsace avant d'arriver dans ma boîte aux lettres.
Merci les filles !

Un samedi, nous sommes partis déjeuner au parc des Buttes-Chaumont (j'ai choisi un duo de pavés de bœuf : le Salers s'avéra bien meilleur que le Charolais ; les pommes grenaille qui les accompagnaient étaient, quant à elles, irréprochables). Après quoi une sieste sur l'herbe s'imposa.
Puis, la balade qui suivit me rappela des souvenirs, et la gaufre au nut-nut fut engloutie très vite tandis que nous marchions le long du lac.



Dans le quartier des Pyrénées et de Ménilmontant, de véritables trésors se sont découverts à nous,

(là, je me suis souvenue d'une certaine Table nomade...)


(Merci à Audrey d'avoir parlé de ce coin de paradis secret. Allez voir son blog, qui est une vraie mine pour tous ceux qui veulent découvrir Paris autrement)




il y eut un thé à la menthe à la terrasse d'un très sympathique café de Ménilmontant,


et la journée s'acheva avec une glace gianduia-fior di latte chez Pozzetto (Grom étant décidément trop loin ce jour-là). Pas de cliché pour cause de mains occupées.

Le samedi suivant, nous avons continué notre exploration du nord est parisien autour du canal Saint-Martin. Je sais maintenant où je pourrai prendre un verre avec Loukoum°°° avant de la raccompagner à son train...







Ces derniers temps, il a fallu dissiper quelques malentendus et... réapprendre l'amitié. Pas si simple, mais il n'y a pas d'autre choix si l'on ne veut pas continuer à perdre ses amis un à un.

Enfin, pour célébrer l'arrivée du petit M. dans la famille, il y eut les tartes du dimanche, avec enfin trois générations autour de la table. J'ai hâte de devenir sa tatie gâteaux !


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Tarte aux prunes


Pour une tarte de 25 cm de diamètre environ

Pour la pâte à tarte :
250 g de farine T55 (ou 65)
150 g de beurre salé bien froid, coupé en lamelles
8-9 c.s. d'eau glacée

Pour la crème d'amandes (quantité pour 2 tartes) :
60 g de d'amandes en poudre
50 g de beurre mou
40 g de sucre blond de canne
1 œuf
1/2 c.c. d'arôme d'amande amère
1 c.c. de rhum blanc agricole
1 c.s. de crème fraîche (facultatif)

environ 400 g de prunes (= une quinzaine de prunes), coupées en quartiers


Préparer la pâte à tarte
Verser la farine dans un saladier et y ajouter le beurre coupé en lamelles.
Avec deux couteaux, mélanger la farine et le beurre jusqu'à l'obtention d'une poudre à l'aspect de semoule.
Ajouter l'eau par petites cuillerées, en continuant à mélanger au couteau. Arrêter quand la pâte commence à s'amasser en gros morceaux, au bout de 8-9 cuillerées.
Avec les deux mains, prendre la pâte et la serrer pour la compacter un peu.
L'envelopper dans du film étirable et la laisser reposer au frais au moins 1/2 heure.

Préparer la crème d'amande
Dans un grand bol, mélanger le beurre mou, le sucre et les amandes en poudre.
Incorporer l'œuf battu, l'arôme d'amande amère et le rhum, et mélanger.
(Pour finir, ajouter la crème fraîche.)

Montage et cuisson
Préchauffer le four à 190 °C.
Sortir la pâte du réfrigérateur, l'étaler sur un plan de travail fariné, sur 2 à 3 mm d'épaisseur. Découper un cercle de 25 cm de diamètre environ.
Poser le disque de pâte dans un moule à tarte.
Étaler la moitié (ou la totalité, c'est comme vous voulez) de la crème d'amande sur le disque de pâte en laissant plusieurs cm de marge sur les bords.
Disposer les quartiers de prunes sur la crème d'amande.
Rabattre les bords de pâte sur la tarte.
Enfourner la tarte environ 50 minutes à 190 °C.


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Tarte poire chocolat


Pour la pâte à tarte, voir plus haut.

Pour la crème d'amande au chocolat :
40 g d'amandes en poudre
50 g de beurre
40 de sucre blond de canne
2 c.s. de cacao en poudre non sucré
1 œuf
1/2 c.c. de vanille en poudre ou 1 c.c. d'extrait de vanille liquide

3 poires (mûres, mais pas trop), coupées en lamelles


Préparer la pâte à tarte (voir plus haut)

Préparer la garniture
Dans un grand bol, mélanger le beurre mou, le sucre, le cacao et les amandes en poudre.
Incorporer l'œuf battu, la vanille, et mélanger.

Montage et cuisson
On procède de la même façon que pour la tarte aux prunes :
Préchauffer le four à 190 °C.
Sortir la pâte du réfrigérateur, l'étaler sur un plan de travail fariné, sur 2 à 3 mm d'épaisseur. Découper un cercle.
Poser le disque de pâte dans un moule à tarte.
Étaler la crème d'amande au chocolat sur le disque de pâte en laissant plusieurs cm de marge sur les bords.
Disposer harmonieusement les morceaux de poires dessus.
Rabattre les bords de pâte sur la tarte.
Enfourner la tarte environ 50 minutes à 190 °C.


J'ai définitivement adopté cette pâte à tarte simplissime, dont la préparation ne salit pas les mains, et qui donne un résultat fabuleux. C'est la meilleure de toutes celles que j'ai testées jusqu'à présent, et je compte l'utiliser autant pour le salé que pour le sucré.


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Lors de mes promenades solitaires, je suis tombée un jour sur un endroit fantastique : Mes premiers pas, une boutique vendant des vêtements et accessoires pour enfants.


Les petites blouses et robes sont sublimes : coupes sobres, matières douces, couleurs pastels, imprimés fleuris (Liberty ?) délicats... Si ces vêtements existaient en version adulte, je me laisserais tenter sans hésitation.
La jeune femme qui tient cette boutique soutient et promeut des créatrices françaises encore méconnues, la démarche mérite d'être encouragée. Si vous avez des enfants et que vous les aimez bien habillés, je vous conseille d'y faire un tour ! Si vous n'en avez pas, vous pouvez aussi y faire un tour : vous y dénicherez de merveilleux cadeaux pour les petits de votre entourage. En ce qui me concerne, c'est le genre d'endroit qui me donne (presque) envie d'avoir des enfants, c'est vous dire.

Mes premiers pas (vêtements de créateurs pour enfants)
32, rue Saint-Paul
75004 Paris
M° Saint-Paul (ligne 1) ou Sully-Morland (ligne 7) (plus loin)
01 42 78 26 74
lun-mar : 10h-16h
mer-sam : 10h-19h




La prochaine fois, il faudra que je vous parle de ma nouvelle (grande) obsession : la cuisine coréenne. Ou bien de Buchteln. Ca ne va pas trop ensemble, alors il faudra que je fasse un choix.
Désolée pour ce billet très fourre-tout et décousu.

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* Citation aperçue à l'expo Anna et Bernhard Blume.