Alors que je redoutais le film en noir et blanc et en vers, poussiéreux et ennuyeux (quelle bêtise), j'eus mon premier choc cinématographique. Mince alors ! C'était tout sauf poussiéreux et ennuyeux ! Dès le prologue, récité avec fougue par Derek Jacobi, je fus captivée. D'ordinaire rétive aux films de guerre, fussent-ils médiévaux ou modernes, j'ai été tenue en haleine tout le long de ce film-là. Je me suis délectée des vers de Shakespeare, jouissant de cette langue si belle et de cet accent british irrésistible, j'ai pris parti et tremblé pour le jeune roi anglais, excusé sa dureté et son côté impitoyable... mais j'ai aussi été touchée par son inexpérience et sa maladresse quand il s'agit de faire la cour à une princesse (la scène finale avec la princesse Katharine est assez drôle). Mais contre toute attente — parce que les scènes de guerre ne sont vraiment pas ma tasse de thé —, c'est la bataille d'Azincourt, point culminant du film, qui m'a emportée. Juste avant le combat, Henry V exhorte ses troupes dans un élan lyrique, un enthousiasme et une émotion qui contrasteront avec la désolation du champ de bataille jonché de cadavres après le combat... Éblouissement total (j'avais tellement aimé le
Non nobis et la musique de Patrick Doyle que je m'étais même acheté la bande originale du film en cassette audio).
Puis il y eut d'autres films divertissants (
Much Ado About Nothing), drôles et foutraques (
Peter's Friends — avec le désormais célébrissime Hugh Laurie —,
In the Bleak Midwinter), mais aucun n'arriva au niveau de ce tout premier film. Et c'est à l'aune de mon adoration pour
Henry V que l'on peut mesurer ma tristesse et ma déception à voir aujourd'hui Kenneth B. se compromettre dans des superproductions américaines vraiment désolantes.
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J'ai perdu.
J'ai cru qu'il était possible d'instaurer une ambiance plus agréable, plus chaleureuse au bureau en apportant régulièrement de petites douceurs... J'ai cru que cela délierait les langues et contribuerait à améliorer les relations entre collègues...
Mais quand les collègues vident les boîtes sans même dire merci pour la plupart (je ne parle évidemment pas de mes désormais deux copines, H. et M.), et que certaines trouvent à redire à la taille et la consistance des biscuits, je me prends ma naïveté et mon insondable stupidité en pleine poire.
De gâteaux, donc, il n'y aura plus. Je jette l'éponge.
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Une pâte à pizza (au levain) et des quenelles de pain ratées.
Des nouilles maison mais sans vie au
Panda Jardin. J'aurais sans doute dû choisir autre chose que cette soupe de nouilles aux crevettes et boulettes de poisson, car beaucoup d'autres plats me faisaient envie... Peut-être faut-il leur laisser une seconde chance ?
Des
niu rou mian au bouillon plus pimenté, moins subtil, aux Pâtes Vivantes de la Rive Gauche. Avec en prime des moustiques sous les tables... ou dans les toilettes ? (mes chevilles s'en souviennent encore)
Un long détour par le canal Saint Martin, dont je suis rentrée bredouille : il n'y avait plus de
pain des amis. J'ai eu envie de pleurer à l'idée de passer le long week-end de Pâques sans mon pain adoré.*
Une cuisine-placard dans un minuscule appartement parisien qu'il est préférable d'oublier.
Des tacos un peu insipides, surmontés de morceaux de viande trop salée et d'une sauce tomate au goût de concentré (
ces tacos-là étaient bien meilleurs). Les burritos s'en sortent mieux et remplissent à merveille leur fonction rassasiante.
Boire un verre en grignotant un bout à cette terrasse est certes agréable, mais
le lieu n'est-il pas surestimé ?
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Ce que je retiendrai de ce mois d'avril mouvementé et riche en émotions :
Un
banh mi dégusté sur un banc à l'ombre des arbres, en compagnie de M., ma nouvelle
copine de miam. Ce jour-là, nous avons parlé de Vienne (où je vécus), de Stockholm (où elle vécut), de mon amour inconditionnel pour Paris, entre autres choses.
Quelques jours auparavant, une soirée délicieuse avec cette même copine de miam.
Ines pour elle, Cheesy English pour moi. Puis
Crema di Grom & Fior di latte pour toutes les deux. Plein de (fous) rires, et une longue discussion qui nous fit traverser tout le 5ème arrondissement à pied à la lueur des réverbères et nous amena jusque chez elle. Elle m'a montré un livre de recettes imprimé dont elle m'avait parlé, des peintures de sa mère...
Les discussions musicales, vestimentaires et gourmandes avec H., qui nourrit une passion pour les festivals rock, les barrettes à fleur et les pulls à coudières, Londres et ses Marks & Spencer, Glasgow et ses
supers groupes de musique... et Colin Firth. Discussions interminables à la cantine qui nous font oublier le monde environnant...
J'aimerais vraiment les compter parmi mes amies.
Un bento nocturne et solitaire chez
Juji-Ya, unique réconfort d'une journée de détresse et de colère noire. Les
korokke firent chaud au ventre, et au coeur.
Une exquise tarte pomme-rhubarbe-fruits rouges savourée sur l'herbe des Tuileries au soleil couchant, après
des zaru-udon et des tempura parfaits.
Et puis
le merlu, les frites, les arbres en fleurs...
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Mai a débuté avec une glace au lait de soja, dont l'envie est née brusquement un soir de la semaine dernière. Comment et pourquoi, je ne saurais vous le dire...
"Fleur de lait" de soja(adaptée de la recette de glace à la fleur de lait de
David Lebovitz)
1/2 l de
lait de soja maison150 g de
sucre blond de canne25 g de
maïzena1 pincée de
sel250 g de
crème végétale de sojaVerser le lait de soja dans une casserole, ajouter le sucre et la pincée de sel et chauffer légèrement.
Dans un bol à part, mélanger la crème de soja avec la maïzena en essayant de faire le minimum de grumeaux.
Verser dans la casserole et porter à ébullition en remuant constamment.
Dès que le mélange bout, baisser le feu au minimum et continuer à remuer 2 minutes, le temps que le mélange épaississe.
Passer le mélange à travers une passoire et laisser refroidir, puis mettre au frais pendant plusieurs heures.
Démarrer la sorbetière et y verser le mélange.
Une fois la glace prête, la faire prendre un peu plus au congélateur.
Les
shortbreads au kurozato de Loukoum°°° accompagnent à merveille cette glace : leur petite pointe salée fait ressortir la douceur et la très discrète saveur du soja...
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* Les envies de pleurer ne manquent pas : une escapade en Bretagne est prévue pour bientôt, et je SAIS que je ne pourrai pas déjeuner chez O. Roellinger,
le Coquillage affichant (déjà) complet...
Immense déception.
Edit du 18 mai 2011 : Finalement, un coup de fil providentiel venant du Coquillage m'a annoncé qu'il y avait une table de libre pour la date demandée ! Plus de raison de pleurer !