Raconter comment j'ai atterri seule à Helsinki au beau milieu de l'hiver serait un peu long. Mais voilà, j'avais très envie de revenir sur mes pas, de remonter le temps jusqu'à cet été lointain de 2001 où j'avais posé mes valises là-bas pour un mois. Il me semble que je vous ai déjà raconté des bribes de ce séjour : les cours de finnois le matin, les balades l'après-midi, les trajets en tram, les nuits claires et le sommeil troublé, l'escapade à Tallinn, le karaoké finlandais sur le ferry, la nuit passée aux urgences avec ma colocataire d'alors, la lecture des Mémoires d'Hadrien. C'était bien.
J'ai voulu de nouveau remuer les souvenirs, vérifier que je n'avais pas rêvé tout cela.
Les retrouvailles furent étranges. J'ai arpenté, carnet et appareil photo en main, cette ville à la fois familière et étrangère. Familière par tous ces lieux que j'avais aimés : le Lasipalatsi (Palais de verre), l'Akateeminen kirjakauppa (Librairie Académique), le musée Kiasma, le quartier de Kaivopuisto... Et étrangère par toute cette neige, ce verglas, ces nuances monochromes contrastant avec la lumière et les couleurs éclatantes de l'été.
Justement,
en arrivant à Kaivopuisto, mon cœur s'est soulevé de joie face à la
blancheur du paysage. La balade en bord de mer fut une source
d'émerveillement et de ravissement sans fin. J'ai marché, marché, en
contemplant cette immensité blanche autour de moi : terre et mer
enfouies sous une même couche de neige, sans que l'on puisse distinguer
la fin de l'une ou le début de l'autre. J'ai traversé un petit pont
verglacé — vraiment, quelle idée fantastique d'être venue avec mes
bottines à talons — et me suis retrouvée sur un îlot désert dont j'ai
fait le tour à tout petits pas, ce qui m'a évité de finir les quatre fers en l'air.
Je n'oublierai pas non plus mes visites à la piscine d'Yrjönkatu. Je m'étais renseignée au préalable et savais que l'on pouvait y nager nu — ce qui était d'ailleurs obligatoire jusqu'en septembre 2001. Je le savais, et ce fut malgré tout un choc. Le bassin et ses coursives, avec tous ces corps dénudés, me firent une impression de sensualité et de volupté que je n'avais eue dans aucune autre piscine. Certaines se déshabillaient tranquillement devant leur casier, exposant leur nudité aux yeux de toutes, tandis que d'autres sortaient des douches, en maillot de bain ou sans rien. À l'étage, des femmes en peignoir étaient attablées et sirotaient une boisson en discutant entre copines. Cela ne ressemblait à rien de ce que je connaissais, mais ma présence dans ces lieux m'est apparue comme une évidence. Je m'y suis sentie bien tout de suite. Si bien que la fois suivante, j'ai moi aussi retiré mon maillot afin de goûter au plaisir de nager nue — et vous savez à quel point j'aime nager. Quel pied !
Et puis, treize ans après, je continue à faire les mêmes photos...
9 commentaires:
C'était voulu, cette réactualisation des photographies ? C'est beau, été, hiver.
Il est tres beau ce billet, et tres etrange aussi. La juxtaposition des epoques est pour moi un peu destabilisante. Comme si rien n'avait change en 13 ans, a part la saison.
älä unohda...
oh quelle histoire (quelles histoires!) magnifique. tu me donnes envie de repartir dans tous ces endroits que je pense avoir rêver. xx
La. : J'avais juste envie de rephotographier les endroits que j'avais aimés. Ce n'est qu'en revoyant mes clichés de 2001 que le parallèle m'a sauté aux yeux.
Gracianne : C'est vrai que sur mes photos, on ne voit pas de réel changement si ce n'est la saison...
fanny : Toi aussi, tu aimes revenir sur les traces du passé ?
Une piscine, et quelle belle piscine, où l'on peut nager nu : un rêve !
Je ne suis pourtant pas à l'aise avec mon corps, mais quand il s'agit de se baigner ou de nager je me sens plus à l'aise nue qu'en maillot.
Et aller à la piscine dans une ville que l'on visite en touriste est une belle expérience. Mais en général, mieux vaut prévoir un maillot… et un bonnet.
Mag à l'eau : Je ne suis pas particulièrement à l'aise avec mon corps, mais c'est une expérience à ne pas manquer, à mon avis. Mais sinon, j'avais quand même mes lunettes et mon bonnet (oui, je sais, c'est un peu étrange quand on n'a rien en bas).
Des souvenirs remués mais un lieu qui t'es cher et ne change presque pas, c'est une chouette expérience a-mélancolique et rare en fait!
Bonjour,
A tous ceux qui aime les desserts et la bonne cuisine, j’ai dédié ce site, afin de ravir vos papilles et celle de vos proches.
Allez faire un petit tour :
http://www.meilleurs-cours-de-paris.com/cours-viennoiserie-paris/
Merci,
Enregistrer un commentaire