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vendredi 25 janvier 2013

Remuer les souvenirs



L'autre soir, à la sortie du métro, mon coeur s'est soulevé de joie à la vue de la neige tourbillonnante. Ma dernière neige remontait à Vienne début décembre.
Ah, Vienne.
Je vais ENCORE vous bassiner avec Vienne. Il faut dire que j'aime remuer les souvenirs, c'est l'une de mes grandes spécialités. Fin septembre, peu après avoir décroché le boulot idéal, j'ai décidé qu'il était temps de retrouver l'hiver viennois — et sa rigueur impitoyable —, Diglas, le Fischerbräu, la voix des Wiener Linien, et tout ce que j'aime tant dans cette ville.
Cette fois, il n'y eut pas de programme pré-établi, juste l'envie et le plaisir d'être là, de déambuler à travers les rues, les marchés de Noël, de se poser dans les cafés, d'humer l'air ambiant. Un rhume carabiné s'invita à ce voyage, qui causa beaucoup de fatigue. Je me souviens de nuits fiévreuses, d'états seconds, de moments d'épuisement total... et d'une longue sieste sur un canapé dans les couloirs du KHM. Le dernier jour, je fus frappée d'agueusie : le pompon.
Mais au milieu de tout cela — et avant l'agueusie —, j'ai aimé retrouver le goût du Topfenstrudel chez Diglas, celui de la Wiener Schnitzel et des gebackene Mäuse du Fischerbräu, celui des Brötchen de Trzesniewski, ou encore le goût des Kartoffelpuffer du marché de Spittelberg — croustillantes et super grasses, mais aussi super réconfortantes. Enfin bon, vous savez déjà tout ça, vu que je radote sans arrêt.
Nous avons découvert, durant notre promenade au Naschmarkt, les petites pommes Weinler de Styrie, irrésistibles dans leur robe rose. Nous avons découvert également l'ambiance jazzy du dimanche après-midi au Fischerbräu : ce déjeuner tardif fut ponctué d'échanges avec nos voisins de table, une vieille dame amatrice de jazz et son ami. Voyant que j'avais commandé une Wiener Schnitzel, le monsieur m'a demandé si j'avais déjà goûté la Surschnitzel, ce à quoi j'ai répondu que j'ignorais de quoi il s'agissait. Il tenta alors une explication, que je compris vaguement, et encore aujourd'hui, je ne sais pas si j'ai vraiment raté un truc extra ou non. Par contre, j'ai bien compris et tendu l'oreille comme il faut au moment où elle lui a confié l'adresse de la meilleure Wiener Schnitzel selon elle, et il ne s'agit pas du Figlmüller — et là, je découvre à l'instant que le serveur sur la photo de la page d'accueil est un ancien de chez Diglas.
Je me souviendrai de la stupeur qui m'a frappée au moment où j'ai reconnu une de mes anciennes élèves (de l'année 1998-99 !) parmi les jeunes gens assis au café das möbel — je ne suis pas allée la voir, il faut croire que je ne remue pas de la même façon tous les souvenirs...
Et puis, c'était très émouvant de remonter dans la grande roue du Prater : je garderai en mémoire ce moment inondé de soleil, et surtout, je me souviendrai que cette fois-ci, je n'ai pas eu le vertige. En sortant de la cabine rouge, je me suis promis de voir enfin Le troisième homme. Il est plus que temps de combler cette lacune.












lundi 4 octobre 2010

La recherche de sens persistante est une disposition regrettable de l'esprit (les Buchteln du dimanche soir)


Soulagement de n'avoir plus que des choses futiles et légères à raconter.
Frénésie de découverte. Je m'échappe, je teste, je goûte. Je jette mon dévolu sur les numéros 2*.

Moment d'extase à la dégustation d'un surprenant sushi à la vapeur (sic), lors d'une pause déjeuner solitaire au Kunitoraya 2.
C'est là que j'ai emmené D. une semaine plus tard, pour un très chouette dîner, pendant lequel il fut question de Vienne, de Buchteln, de (soutenance de) thèse... Dans la salle carrelée de blanc, avec ses grands miroirs et son horloge à l'ancienne, un peu comme un décor de bistrot : une écrasante majorité de Japonais.
Après trois jours sans eau chaude, sans chauffage et avec une clim fonctionnant à bloc au bureau, je dois dire que les udon en marmite dans leur bouillon archi brûlant constituèrent le choix parfait.

Petite erreur : il s'agit d'un Kunitora Nabe et non Kunitora Udon

Incursions dans le 16ème arrondissement, dans une jolie pâtisserie (encore un n°2) où les tartes aux pommes ne mentent pas. J'y ai découvert la perfection faite tarte tatin. C'est là aussi que j'assouvis mes envies de flan pâtissier en attendant que P.H. daigne en vendre à nouveau (en février 2011, à ce qu'on m'a dit).



Un soir, en sortant de mon échoppe de nouilles préférée, j'ai pris un amant. C'était bon, mais pas renversant. Ce qui est en revanche absolument renversant, ce sont mes retrouvailles avec les brioches aux haricots rouges telles qu'on les trouve au Japon. Et ce grâce aux propriétaires du restaurant Aki, qui ont eu l'excellente idée d'ouvrir une boulangerie japonaise dans la même rue.
(Merci Elsa, pour le tuyau)



Et puis, j'ai fait honneur aux pots de Powidl rapportés d'Autriche par D.


Commencés un dimanche matin, avant une réunion de famille, les Buchteln furent garnis, façonnés et enfournés le soir au retour, parce que quand on a connu ceux de chez Hawelka, on ne conçoit pas d'en manger à un autre moment de la journée. Le dimanche soir, par exemple, est parfait pour les Buchteln.
En les goûtant à la sortie du four, on s'est presque revu chez Hawelka.


Powidl-Buchteln presque comme chez Hawelka
(adaptée de la recette de ce livre)


pour 16 Buchteln

1/8 l de lait tiède
20 g de levure fraîche
250 g + 3 c.s. de farine
30 g de sucre glace
30 g de beurre ramolli + un peu de beurre fondu pour badigeonner
2 g de sel
2 jaunes d'œufs
un sachet de sucre vanillé
zeste d'un citron
150 g de Powidl (ou de sirop de Liège, ou encore de confiture de prunes)

Dans un grand bol, mélanger la moitié du lait avec la levure et 3 c.s. de farine.
Couvrir avec un torchon et laisser une demi-heure dans un endroit chaud (environ 30 °C).

Ajouter les autres ingrédients (sauf le Powidl) et mélanger.
Pétrir environ 1/4 d'heure (étape réalisable - et réalisée - avec la MAP).
Couvrir avec un torchon et laisser lever pendant au moins une heure.

Sortir la pâte, la dégazer et former un long boudin.
Diviser le boudin en 16 morceaux.
Aplatir chaque morceau, y déposer 1 c.c. de Powidl (ou autre garniture) et refermer en soudant bien les bords.
Déposer chaque morceau dans un moule tapissé de papier cuisson (soudure en bas) et badigeonner les Buchteln de beurre fondu.
Couvrir avec un torchon (toujours le même) et laisser lever au moins une demi-heure (il faut que les Buchteln aient presque doublé de volume).

Préchauffer le four à 180 °C.
Badigeonner à nouveau les Buchteln de beurre fondu et enfourner environ 25 minutes. Ils doivent être légèrement dorés.

Saupoudrer de sucre glace avant de déguster tiède.


D'autres recettes de Buchteln ? Par ici !
Si vous voulez vous lancer dans le Powidl maison, je vous conseille d'aller voir la recette de Rosine (tant qu'il reste des quetsches). Sinon, vous pouvez en trouver ou encore .

Edit du 5 octobre 2010 : Les grands esprits se rencontrent. Allez voir Anne et ses Buchty !

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* et aussi sur les restaurants coréens, mais ce sera le sujet du prochain billet :-)

vendredi 17 septembre 2010

La parenthèse enchantée (Vienne #2)


Durant nos quatre jours à Vienne, il y eut d'autres retrouvailles : moins chargées en émotions, mais tout aussi chouettes. Et d'heureuses découvertes.
Tout cela a contribué à faire de ce voyage un enchantement.


Kunsthistorisches Museum (KHM)


La visite au KHM (le Musée des Beaux-Arts, l'équivalent du Louvre), le dernier jour, fut un moment inoubliable : j'avais l'impression de redécouvrir totalement le musée. J'avais oublié à quel point la collection d'antiquités égyptiennes, gréco-romaines et autres était impressionnante. J'ai adoré les sarcophages, les petites momies d'animaux (!), les bustes romains mis en scène avec un éclairage très théâtral, les petites statuettes de guerriers...
La galerie de peintures fut une source d'émerveillement, autant pour moi que pour lui qui les voyait pour la première fois. Les tableaux foisonnants de Bruegel nous fascinèrent ; j'ai échangé quelques mots avec une dame qui était en train de copier Le Combat de Carnaval et Carême : elle venait presque tous les jours depuis plus de deux mois (sans doute y est-elle encore...). Nous ne nous sommes pas amusés à compter les quatre-vingt dix Jeux d'enfants, mais ce joyeux bordel nous plut énormément. Plaisir de revoir également les Chasseurs dans la neige avec les minuscules patineurs en arrière-plan, ainsi que le Repas de noce, où la mariée fait une drôle de tête. Nous sommes revenus dans cette salle afin de les admirer une dernière fois avant de quitter le musée.
Dans une petite galerie parallèle, la jeune femme de Bellini dont j'ai si longtemps contemplé la reproduction sur mon bureau de thésarde apparut devant mes yeux : je fus ravie de la revoir en vrai, d'admirer la blancheur veloutée de sa peau, les courbes de son corps, la douce mélancolie qui se dégage de son visage.
On ne peut pas décemment aller à Vienne sans visiter le Kunsthistorisches Museum.
Et si dans la file d'attente, un groupe d'Allemandes vous propose de vous joindre à elles afin de pouvoir bénéficier du tarif de groupe, n'hésitez pas : dites oui !



Kunsthistorisches Museum (KHM)
Maria Theresien-Platz
A-1010 Wien*
Mar-dim : 10h-18h
Jeu : 10h-21h

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Café Sperl


Après la visite du KHM, c'est au Café Sperl que nous avons choisi de nous restaurer. Je connais mal ce café pour l'avoir très peu fréquenté (pas de souvenir émouvant, donc), mais l'agencement des tables et banquettes en "niches" est vraiment chouette, et l'âme du lieu semble intact, comme s'il n'avait pas bougé depuis plus d'un siècle d'existence...
Mes Eiernockerl au lard, accompagnés d'une salade verte, furent top, pas lourds du tout, et son filet d'omble très fin et délicat. Une cuisine simple et goûteuse, à un prix très raisonnable. En revanche, je n'ai pas goûté aux pâtisseries, que j'ai longuement observées sous leur cloche : je suis trop fidèle à celles du Café Diglas.
Petit détail futile : j'ai adoré le robinet doré en forme de poisson dans les toilettes des filles.




Café Sperl
Gumpendorferstrasse 11
A-1060 Wien
01 586 41 58
Lun-sam : 7h-23h
Dim : 11h-20h
(fermé le dimanche en juillet et en août)


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Palmenhaus im Burggarten


Un cadre grandiose pour ce café-restaurant où la cuisine se veut moderne et internationale. Les prix sont à l'avenant : on les croirait parisiens. En tout cas, il est très agréable d'y prendre un verre (la carte des vins et autres boissons est impressionnante !) en feuilletant un magazine, en faisant quelques polaroids, ou en regardant le personnel s'affairer en cuisine.
J'ai eu envie d'Almdudler (une sorte de limonade aux herbes très populaire, à goûter absolument).
Moment rafraîchissant.




Palmenhaus im Burggarten
Burggarten 1
A-1010 Wien
01 533 10 33
Ouvert tous les jours, de 10h à 2h
Petit déjeuner de 10h à 13h

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das möbel



Je n'avais jamais osé pénétrer dans ce café auparavant, intimidée par le concept (= un café où les meubles sont à vendre) et les fauteuils design que l'on apercevait de l'extérieur. Onze ans plus tard, j'ai enfin franchi le pas de la porte, pour y découvrir un café très chaleureux et accueillant.
Ce que j'aime par dessus tout à Vienne, c'est que les endroits comme celui-ci ne sont pas snobs du tout. Vous êtes toujours servis par de jeunes gens cool et aimables. Et ce que j'aime particulièrement dans ce café-là, ce qui fait son charme, c'est que je suis sûre de découvrir un lieu totalement différent la prochaine fois, la déco et le mobilier étant sans cesse renouvelés.
J'ai drôlement hâte.











das möbel
Burggasse 10
1070 Wien
01 524 94 97
Ouvert tous les jours, de 10h à 1h

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phil


Patoumi avait parlé de cette adresse. J'étais curieuse de la découvrir à mon tour.
La surprise fut belle, j'ai adoré ce lieu hybride — librairie-disquaire-café-marchand de meubles — où l'on peut siroter un Soda Zitrone en feuilletant un livre de cuisine à côté d'un poulet à moitié endormi, dans un canapé invitant justement à la sieste.
J'ai pris plein de photos. J'ai feuilleté quelques livres, pour me décider finalement pour un livre de cuisine vraiment chouette rassemblant les recettes fétiches d'une poignée d'habitants d'une HLM viennoise. Autrichiennes, turques, hongroises ou philippines, les recettes sont accompagnées d'un texte racontant la vie et le parcours de chacun, de photos et de plein plein de dessins. Je peux vous dire que les falafels de madame Naglaa, d'origine égyptienne, ont l'air fabuleux.
J'ai aussi craqué pour un carnet assez particulier. Acte hautement masochiste quand on sait à quel point j'ai détesté lire les classiques allemands (genre celui-ci ou celui-là) imposés à la fac dans cette collection bon marché et très moche.
Bref.
Si vous êtes de passage à Vienne, sortez du 1er arrondissement, et faites un crochet par la Gumpendorferstrasse. Phil est quasiment en face du Café Sperl.





phil
Gumpendorferstrasse 10-12
A-1060 Wien
01 581 04 89
Lun : 17h-1h
Mar-dim : 9h-1h

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Marktachterl


Notre seule et unique incursion dans le Leopoldstadt (2ème arrondissement) ne fut pas pour le Prater, mais pour un déjeuner en terrasse sur le Karmelitermarkt, loin des sentiers battus touristiques.
Malgré la présence d'un célèbre écrivain local, nous avons déjeuné en toute tranquillité. Nous avons opté pour la formule à 7,50 euros (entrée + plat, ou plat + dessert). Tout fut délicieux : le velouté de concombre froid, le risotto aux pommes et au thym à la cuisson parfaite, ainsi que la tarte aux myrtilles et aux noix rivalisant sans problème avec les traditionnels Mehlspeisen.
Je n'ai pas regretté le déplacement.



Marktachterl
Karmelitermarkt 96
A-1020 Wien
01 214 47 92
Ouvert du lundi au samedi, de 8h30 à 22h

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Restent quelques regrets pourtant. Celui de n'avoir pas pu faire un tour de grande roue au Prater, de ne pas être retournée au Bräunerhof, le Stammcafé de Thomas Bernhard, de ne pas avoir mangé de Sachertorte à l'hôtel Sacher, de ne pas avoir pu retourner à la Sargfabrik, au Kaffee Alt Wien (le premier café de Leopold Hawelka), de ne pas avoir mangé de Kaiserschmarrn chez Diglas...
Autant de bonnes raisons pour y retourner bientôt.
J'espère avoir réussi à vous donner envie d'y aller, ou d'y retourner aussi.











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* Comment lire un code postal viennois : pour avoir le numéro d'arrondissement, il suffit de prendre les deux chiffres du milieu : 1010 correspond au 1er, 1020 au 2ème, 1190 au 19ème...