Ça a commencé (idéalement) avec un repas végétarien au Grænn Kostur, une adresse déjà testée et approuvée l'an dernier (merci Cerise !). Je me suis demandé comment ils arrivaient à faire des soupes aussi exquises. Celle-ci, une soupe carotte coriandre accompagnée de pain à l'épeautre et de houmous, devait être partagée, mais au bout de deux cuillerées, j'ai prévenu mon poulet : "Tu vas devoir en commander une autre, parce que je vais la finir".
Le lendemain matin, nous avons récupéré notre voiture de location, et c'était parti pour un tour de l'île, clockwise comme on le dit si bien en anglais.
À Vatnsdalshólar, il
s'est allongé sur l'herbe sèche, pour faire une micro sieste, pendant
que j'observais l'eau cristalline du lac et que je prenais des photos
surexposées avec mon Fuji... euh, je veux dire "son" Fuji.
Les maisons en tourbe et au toit d'herbe ont continué à nous fasciner, et celles de la ferme de Glaumbær — tout comme celles de Keldur plus tard — n'y ont pas fait exception. J'ai seulement regretté la fermeture du petit salon de thé qui semblait plein de promesses.
Et puis, la surprise. Le premier cadeau de ce voyage. Dans le Skagafjörður, une immensité blanche tout autour de nous, un soleil éclatant, une aire de repos surplombant la baie, et le vent qui, par miracle, s'était arrêté de souffler. Le lieu et le moment parfaits pour un pique-nique de rêve. Nous avons déballé nos sacs de victuailles et pleinement savouré nos tartines de poivronnade et de crème de saumon en contemplant le paysage enneigé.
À la fin du repas, le vent nous fit signe qu'il était temps de reprendre la route.
Il y eut aussi cette journée près du lac Mývatn, une des plus belles du séjour. Une matinée de crapahutage dans la neige — une première fois pour accéder au cratère Viti, une seconde fois pour voir les chutes de Dettifoss —, suivie d'une longue baignade dans les eaux chaudes et laiteuses du Jarðböðin við Mývatn (Mývatn Nature Baths). Une heure et demie de luxe, calme et volupté, sans les hordes de touristes du Blue Lagoon.
Une fois requinqués, nous sommes partis à l'assaut de la colline de Námafjall,
affrontant à nouveau le vent, celui qui vous fait face dans la montée
et vous pousse vers le vide au moment de la descente. Dans la descente
justement, sur cette pente raide, aride et caillouteuse, la peur m'a
paralysée plus d'une fois — arrivée en bas, en voyant le panneau "Very difficult track", j'ai compris pourquoi. La récompense, ce fut ce dîner savoureux au Vogafjós Café, au bord du lac Mývatn, avec vue sur les moutons de la ferme d'un côté, et vue sur l'étable et les vaches (en train d'être traites) de l'autre. Nous avons adoré leur soupe d'agneau et de légumes, copieuse et succulente, le hverabrauð tartiné de Smjör, ainsi que la chair délicate de leur souris d'agneau. Le repas le plus réjouissant depuis celui du Grænn Kostur.
À mi-parcours, alors que nous faisions étape dans le nord-est, il y eut un imprévu.
Nous avions été accueillis à Borgarfjörður Eystri par un temps pluvieux, ce qui ne nous avait pas empêchés d'aller observer — avec joie et excitation — les macareux du coin. Mais durant la nuit, la pluie s'était transformée en neige, et l'unique route permettant de sortir du fjord était devenue impraticable. Il fallut se rendre à l'évidence et rebrousser chemin au bout de quelques kilomètres : les pneus d'été de notre Cruze ne faisaient pas le poids face à la route enneigée.
Nous avons donc passé une journée supplémentaire à Borgarfjörður Eystri en attendant que la tempête de neige cesse et que la route soit déblayée. Tout au long de la journée, notre hôte, M. Ásgeirsson, s'est montré ultra prévenant, nous informant régulièrement de la situation météo, nous emmenant voir les petits agneaux nouveau-nés à la ferme de son père — l'un d'entre eux a reçu un petit bisou de ma part —, nous concoctant un dîner avec du poisson-chat pêché par les pêcheurs du village et servi en portions très généreuses (il y eut du rab). Ajoutons à cela la beauté presque irréelle des montagnes environnantes nimbées dans leur brouillard, je n'ai finalement pas regretté ce contretemps.
Le lendemain matin, nous quittions Borgarfjörður Eystri sous un soleil éclatant. L'hiver avait de nouveau fait place à l'été.
Nous avons donc passé une journée supplémentaire à Borgarfjörður Eystri en attendant que la tempête de neige cesse et que la route soit déblayée. Tout au long de la journée, notre hôte, M. Ásgeirsson, s'est montré ultra prévenant, nous informant régulièrement de la situation météo, nous emmenant voir les petits agneaux nouveau-nés à la ferme de son père — l'un d'entre eux a reçu un petit bisou de ma part —, nous concoctant un dîner avec du poisson-chat pêché par les pêcheurs du village et servi en portions très généreuses (il y eut du rab). Ajoutons à cela la beauté presque irréelle des montagnes environnantes nimbées dans leur brouillard, je n'ai finalement pas regretté ce contretemps.
Le lendemain matin, nous quittions Borgarfjörður Eystri sous un soleil éclatant. L'hiver avait de nouveau fait place à l'été.
Après la traversée des fjords de l'est, le sud est apparu dans un manteau de brume et de pluie. À Jökulsárlón, l'épais brouillard ambiant empêcha toute promenade en bateau, à notre grand regret. Mais le temps menaçant fut à l'origine d'une rencontre sympathique avec deux Américains — un père et son fils, étudiant en météorologie — qui nous ont pris en stop dans leur 4x4 alors que nous nous baladions du côté de Þakgil.
Nous avons adoré retrouver la plage de sable noir de Vík í Mýrdal, les falaises de Dyrhólaey et leurs macareux, les chutes grandioses de Gullfoss, dans un écrin cette fois marron et non vert... Et puis, on ne se lasse jamais de guetter les jaillissements du Strokkur.
De retour à Reykjavík, nous avons posé nos valises au Kex, un lieu fantastique que nous avions découvert l'été dernier grâce à Cerise (grande pourvoyeuse de bonnes adresses dans la capitale islandaise, merci encore !).
L'ultime journée du séjour s'est partagée entre pause café chez Kaffismiðja (encore une adresse de Cerise testée l'an dernier), flânerie au Kolaportið, le marché aux puces local avec orchestre et ambiance kaurismäkienne, discussion animée avec le barista en chef du Litli Bóndabærinn, hot dog et soupe de homard en guise de déjeuner, et concert surprise à Harpa, un lieu qui ne cesse de me fasciner.
Bon, et bien sûr, je me suis gavée de skyr à la myrtille et à la poire, et j'ai aussi fait une overdose de rúgbrauð, mais c'est tellement bon avec du Smjör.
Sur ce, je vous laisse, j'ai encore mon carnet de voyage à finir...
Un grand merci à Cerise, à Nouk et à Griottes pour leurs conseils et adresses !
Sur ce, je vous laisse, j'ai encore mon carnet de voyage à finir...
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Un grand merci à Cerise, à Nouk et à Griottes pour leurs conseils et adresses !
10 commentaires:
:) Merci pour ton merci !
Le skyr à la myrtille ! J'en suis dingue aussi. Rien que pour ça je pourrais déménager là-bas.
Lire ton récit m'a refait voyager, et donner envie d'y retourner !
Tu as pu photographier des macareux d'assez près ?
Ta photo du Reynisdrangar est vraiment superbe !
Toujours autant de plaisir a lire tes recits de voyage. Les photos renforcent encore l'impression "pays de legende" produite par la sonorite des mots islandais. C'est ca, l'impression de lire un conte.
superbe reportage !
Nouk : Je me suis rendu compte que je n'avais même pas dit merci (publiquement) pour tous les conseils que j'avais eus l'an dernier... L'oubli est donc réparé.
Figure-toi que j'ai mangé mon tout dernier skyr ce matin, ça m'a rendue toute triste de penser qu'il n'y en aurait plus avant... longtemps.
À Borgarfjörður Eystri, on a eu beaucoup de chance : deux macareux sont venus se poser à quelques mètres de nous (je dirais 5m maximum), et on a pu les prendre en photo sans problème. On était surexcités !
Gracianne: J'adore les noms islandais aussi, même si les écrire n'est pas simple (et les prononcer encore moins...)
Marie : Merci ! J'avais peur que ce soit un peu long et pénible à lire...
J'aime toutes tes images, mais cet agneau est absolument adorable (je ne m'en lasse pas - ces petites ondulations charmantes, le museau tout doux - on dirait une peluche) (à cet âge là, on ne les mange pas encore, si ? ).
(et où sont les photos de macareux ?!)
Je garde ce super billet précieusement parce que l'Islande est en haut de ma liste pour 2014!!!
Comment peut on écrire si joliment (je ne vois que ce mot), réussir à n'utiliser que des mots simples et à ciseler des phrases qui touchent au coeur à chaque fois... J'envie ta plume. La mienne est toujours tordue, emberlificotée, se perdant dans des méandres lexicales sans aucun intérêt.
J'ai vu les brumes et les agneaux, j'ai fermé les yeux un court moment et je me suis sentie... bien.
C'est beau à couper le souffle ! Mingou, ton voyage me fait rêver. Merci de ton partage :-)
A.
Ton récit et tes photos c'est vraiment magique ! Il faut que j'aille en Islande l'année prochaine :)
Camille : L'agneau de la photo avait à peine quelques jours, je crois. J'ose espérer qu'on ne les mange pas encore à cet âge-là.
Curiosités à NY : C'est une excellente décision :-)
Riane : Hmm, la simplicité de mes textes, c'est bien ce qui me pose problème. Il y a une dizaine d'années, le directeur de mon jury de DEA (= master 2, je traduis pour les jeunes) m'avait dit que ce qui était formidable avec moi, c'est que je n'avais "pas de style" (et que du coup, mon écriture était claire et sans détours). Haha.
Artsakountala : Merci ! J'ai encore toutes ces images dans ma tête. J'espère que tu pourras voir toute cette beauté de tes propres yeux un jour...
Narumi : N'hésite pas, je suis sûre que tu y ferais des photos fabuleuses !
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