jeudi 17 mars 2011

L'immarcescible mélancolie de l'hiver (Anatole et les pains de seigle)


C'est un nouveau paysage urbain qui est désormais mon lot quotidien : deux longues cheminées crachant leur fumée grise sans discontinuer, le flot incessant des automobiles sur le périphérique, le chantier du tramway, les multiples grues qui servent à construire je ne sais quoi de l'autre côté des Maréchaux. Des journées entières au septième étage d'un grand bâtiment en verre au milieu de nulle part. Couloirs déserts et froids, ascenseurs incertains, cantine immonde (malgré la gentillesse du cuistot, qui propose toujours de la sauce avec les frites).
Je ne tiendrais évidemment pas sans mon kit de survie, composé de chocolat Le Roux, gianduja, petits sablés, capsules de café pour garder les yeux ouverts, et beaucoup de thés (il y a notamment un thé vert au sarrasin et matcha au goût intense, recommandé par le charmant monsieur du Issé Saint Germain). J'ai apporté des chocolate crinkles la semaine dernière, ils n'ont pas eu le succès escompté : il va falloir persévérer...

La vie, la vraie, ne reprend qu'une fois le soir tombé, et en fin de semaine. C'est peu.
Le premier samedi, j'ai trouvé le réconfort dans un bol de udon brûlant, précédé d'un sushi à la vapeur dans sa boîte carrée et d'une petite assiette de tonkatsu. Sur mon conseil, mon poulet a opté pour un donburi avec des tempura (tendon) : un plat gai, coloré, et délicieusement croustillant. Avec l'assiette de légumes de Rose Bakery, c'est un des rares plats, à ma connaissance, capables de donner réellement ENVIE de légumes, de les rendre appétissants et de faire en sorte que vous en demandiez encore. Une vraie gageure (prononcer "gajure", et non pas "gajeure", quelle horreur). Mais le meilleur était à venir : après avoir poliment décliné les propositions de dessert, nous avons filé au Stube, dans la rue d'à côté, pour prendre des tartes (citron-amande et pommes-noix-cannelle), et nous les avons dégustées avec café et chocolat chaud, à une petite table de jardin aux Tuileries, sous un soleil radieux. Je me suis dit que la vie devrait toujours être ainsi.
La journée s'est poursuivie sur des carnets de voyage, longuement contemplés. Devant les dessins à l'encre marron et l'écriture très travaillée de Guillaume Reynard, les pages colorées et foisonnantes de Delphine Dussoubs, ou les vignettes pleines d'humour de Nicolas Jolivot, on se sent tout riquiqui-minuscule (un peu plus tard, je me suis brusquement souvenue que j'avais jadis découpé des illustrations de Guillaume Reynard dans un magazine, comme quoi il n'y a pas de hasard). Mais tout cela eut un effet très stimulant et me donna envie de ressortir illico plumes, encres et pinceaux...
Puis, il y eut les éructations comiques d'un génial Jeff Bridges face à une gamine avide de vengeance (personnage assez improbable, si on réfléchit bien). J'ai été rassurée de constater que les frères Coen pouvaient encore faire de bons films, ce dont je commençais à douter sérieusement depuis leurs récentes daubes (bon d'accord, je n'ai pas vu No Country for Old Men... mais je n'éprouve aucune attirance pour les psychopathes, quelle que soit leur coupe de cheveux).

Du dernier week-end, je garde le souvenir d'emplettes totalement déraisonnables et d'une part de gâteau à l'orange dégustée à la terrasse du Café Suédois, un gâteau qui vous donne l'impression de manger du jus d'orange : la première bouchée est surprenante de fraîcheur. C'est divin.
Pour tout vous avouer, il y eut beaucoup d'autres pâtisseries, mais je vous ferai grâce de la liste (qui est proprement indécente).


Il m'a fallu du temps pour me familiariser avec Anatole, pour l'apprivoiser, le comprendre. Je ne suis pas toujours très rigoureuse dans ma façon de procéder, et les repas sont loin d'être réguliers (imaginez un peu ce que cela donnerait avec un bébé... Il y aurait du souci à se faire), mais après plusieurs fournées de baguettes un peu ratées, un cauchemar des plus traumatisants dans lequel Anatole se divisait en quatre morceaux qui prenaient vie, sortaient de leur bocal et devenaient des monstres informes, après des tâtonnements bi-hebdomadaires, je commence à récolter les fruits de ma persévérance : le 3e essai de pain de seigle fut le bon. Mie dense et bien alvéolée, bon petit goût de seigle... Je ne vous dis pas à quel point ce pain est exquis, tartiné de beurre salé... Pour ne rien gâcher, il se passe de pétrissage, de pâte qui colle aux doigts, de courbatures aux bras, tout ça, tout ça... Juste du temps, de l'organisation, et un peu de patience.

Pain de seigle au levain ultra simple
(recette trouvée chez Küchenlatein et un peu modifiée)


190 g de levain à 100%, rafraîchi environ 6h heures auparavant* (initialement : du levain de seigle)
300 g d'eau tiède (filtrée)
210 g de farine T65 (idéalement : bio et moulue à la meule de pierre)
210 g de farine de seigle (bio également)
10 g de sel gris de Guérande

Dans un saladier, mélanger tous les ingrédients jusqu'à ce que la farine soit bien incorporée. Facile.
Couvrir avec un torchon ou un film alimentaire et laisser lever pendant au moins 3 heures : il faut que la pâte double de volume.
Transférer la pâte dans un moule à cake (pas trop grand) recouvert de papier cuisson, et laisser lever à nouveau pendant 3 heures environ, le temps que le pâton se répartisse bien dans le moule et gonfle un peu. Saupoudrer de farine.
Préchauffer le four à 250 °C.
Donner un coup de buée (= jeter de l'eau bouillante sur la lèchefrite et refermer aussitôt la porte du four : la vapeur ainsi créée permet d'obtenir un pain bien doré et croustillant).
Enfourner le pain 10 minutes à 250 °C, puis 40 minutes à 200 °C.
Si vous craignez comme moi que l'intérieur du pain ne soit pas complètement cuit, vous pouvez le laisser dans le four éteint pendant 10 minutes supplémentaires.

Pour me faciliter les choses, j'étale la préparation de ce pain sur une journée (ça peut être une journée de travail), en ayant rafraîchi le levain la veille au soir.
8-9h (avant d'aller travailler) : je mélange les ingrédients, puis je couvre et laisse reposer.
18-19h (en rentrant du travail) : je transfère la pâte dans le moule, puis je laisse reposer à nouveau.
22h : j'enfourne mon pain. Une heure plus tard, il est cuit. Et je me couche en pensant aux magnifiques tartines beurrées que j'aurai le lendemain matin.


* Pour bâtir et entretenir un levain, je laisse des spécialistes vous expliquer comment procéder. Personnellement, je rafraîchis le mien en le nourrissant d' 1-2 c.s. de farine T65 bio + la même quantité d'eau filtrée toutes les 36h au moins. Avant de l'utiliser, je lui donne un voire deux gros repas à 6h d'intervalle, c'est selon, en m'arrangeant toujours pour que, une fois la quantité nécessaire prélevée pour faire du pain, il me reste au moins 1-2 c.s. de levain pour pouvoir continuer. Quand j'ai un surplus plus important, je le mets dans un bocal (fermé) qui reste au réfrigérateur, parce que ça peut toujours servir...
Ma façon de faire n'est pas très orthodoxe, mais force est de constater que pour l'instant, Anatole se porte bien et qu'il commence à faire de jolis pains.

********************

Je ne peux pas clore ce billet sans évoquer la catastrophe sans précédent qui ravage le Japon, et qui me déchire le coeur. Avant-hier, un nouveau séisme a frappé Shizuoka, au sud-ouest de Tokyo : je pense très fort à la benjamine de la famille N., son mari et leur bébé, et au reste de la famille N., en espérant que tous sont sains et saufs. En espérant que la catastrophe prendra fin bientôt et que les Japonais se relèveront de cette dramatique épreuve.

34 commentaires:

Anonyme a dit…

oui, je l'espère aussi de tout mon cœur...

Anonyme a dit…

bizarrement j'ai pensé à toi presque tout de suite en apprenant la nouvelle, tant le Japon est associé à toi.. j'espère que tout ça va s'arranger et surtout que tes amis vont bien. Courage!

Gracianne a dit…

Certains mots sont trop savoureux pour resister au plaisir de les utiliser...

J'imagine un petit dej avec ce pain tartine de fromage frais et de saumon fume - ou bien du maquereau fume. Il a l'air tout comme je l'aime.

Une pensee et des ondes positives pour le peuple japonais. Je ne suis pas croyante mais je vais finir par aller allumer un cierge a Notre Dame pour calmer mes angoisses.

Le citron a dit…

Ton nouvel ami (Anatole) fabrique de belles choses...

Bon courage pour ce nouveau quartier, mais tu sais on peut s'habituer à tout... même au pire...

En parlant du pire, espérons...

Morning g a dit…

Ah oui moi aussi c'est mon petit réconfort le moment thé de l'apres midi. Dernière découverte (au Palais de thés): le Shoraore Kuki Hojicha, un thé avec des morceaux de tige torréfiés...ça donne un petit goût de pop corn délicieux.
Ton pain est vraiment très joli, ça m'encourage à persévérer ! En fait j'ai jamais essayé 100% levain, je crains trop de n'obtenir qu'une brique (dans les recettes du livre de E. Kayser, il y a toujours un peu de levure associée).
Les événements du Japon me serrent le coeur aussi. On en vient à réaliser que nos préoccupations quotidiennes sont bien dérisoires à côté...

julie a dit…

Je crois connaitre quelqu'un qui à qui Anatole plairait beaucoup... Je vais lui dire de venir faire un tour par ici!
J'ai trouvé l'expo Carnets de voyage très sympa, c'est vrai que ça donne envie de dessiner et peindre (et de voyager aussi!) mais ma nullité pour tout ce qui relève de l'artistique m'a démoralisée...!

Camille a dit…

Je n'ai pas osé aller voir True Grit au ici, à cause de l'accent texan très prononcé, des mots mâchés - je ne voulais pas perdre la texture du film en comprenant une phrase sur trois.
Anatole a l'air d'avoir bonne mine. G. m'a promis un de ses descendants :)

(je ne comprends pas l'insuccès relatif des chocolate crinkles, j'espère que les prochains gâteaux auront un accueil mérité)

Jane a dit…

Travaillerais-tu à l'hôtel industriel Berlier ?? j'y ai travaillé, c'est un lieu improbable ! !!

Emily a dit…

Comme c'est beau ce billet, très doux comme ce soir au Tuileries que tu décris si bien. Je te souhaite bon courage pour les nouveau paysage au travail. J'ai longtemps abandonné l'idée de manger à la cantine où la nourriture est mauvaise et trop costaude et je me sens perdu au milieu de 1000 personnes. Dans mon groupe préférés tes biscuits connaissent un succès fou - après les chocolate crinkles, j'ai fait tes sablés et puis les amaretti dont les étudiants me réclament la recette. No Country For Old Men est un beau film mais j'ai préféré quand même True Grit; la fin m'a beaucoup émue.

Cécile a dit…

Jamais utilisé de levain mais suis très curieuse et lis avec intérêt vos expériences respectives.
Pas (encore) vu True Grit mais n'ai tjs pas oublié No Country for Old Men, la coiffure improbable étant indissociable de l'effet produit par l'inquiétant Javier.
Espère que tes nvx collègues finiront par apprécier la chance qu'ils ont de déguster qqs-uns de tes biscuits, pour avoir eu cette chance-là, j'avoue que j'ai un peu de mal à (les) comprendre...
Enfin, suis moi aussi bouleversée par le sort actuel du Japon et de ses habitants, espérons que la solidarité internationale dépassera le stress collectif et aidera les survivants à se "relever" de tout ça.

Mingou a dit…

Anonyme : Il n'y a pas grand chose à faire, sinon effectuer un don peut-être...

Anonyme : Quand j'ai vu les toutes premières images, j'en ai pleuré.

Gracianne : C'est un aspect de mon métier que j'adore :-)
Alors, ce soir, je peux te dire que les tartines saumon fumé-Philadelphia-poivre-ciboulette sont divines ! J'adore ces pains denses à la mode germanique/scandinave.
Quant au Japon, je vais faire un don. C'est peu, mais c'est sans doute la seule façon d'aider...

Le citron : Oui ! Je suis très fière de lui :-)
On s'habitue à tout, même au pire des environnements... Et puis l'horizon s'éclaircit, je commence à m'intégrer au groupe. L'aspect humain reste le plus important.

Sovanna : Le thé, c'est toute la journée, en fait. Et j'adore les thés au goût grillé en ce moment.
Je ne connais pas celui dont tu parles : ça fait décidément trop longtemps que je ne suis pas allée au Palais des Thés...
Tu devrais réessayer, le jeu en vaut la chandelle. Quand tu réussis enfin à faire un bon pain, tu n'as qu'une envie, c'est d'en refaire ! (et même quand tu rates un pain, tu veux réessayer !)
Gracianne m'a dit la même chose à propos des recettes d'E. Kayser. Il faudrait que je me procure le livre...

Julie : La vérité, quand même, c'est que je n'ai pas tout aimé dans cette expo, loin de là... Mais les quelques découvertes que j'ai faites m'ont vraiment enthousiasmée.
On se sent très nul, mais l'expo est en même temps très stimulante...

Camille : Je crois que tu as bien fait : sans les sous-titres, on aurait loupé plein de choses... Je ne te raconte même pas pour Never let me go...
Oui, Anatole se porte bien. Et j'ai encore plein d'expérimentations à faire avec lui !
(A propos des chocolate crinkles, je ne pense pas qu'ils les aient trouvés mauvais, c'est juste que je les ai apportés trop tôt... Je vais apporter des cookies demain, on verra...)

Jane : Je ne suis pas sûre de savoir de quoi tu parles... C'est quoi un "hôtel industriel" ?

Emily Vanessa : C'est terrible d'être dans cette zone industrielle, parce qu'on a quand même une sacrée vue sur Paris... Situé ailleurs, cet endroit aurait été super chouette...
Ca me fait super plaisir que les biscuits remportent un tel succès :-) Tes étudiants ont très bon goût !
Même si je n'ai pas vu No Country For Old Men, je suis d'accord avec toi ;-) True Grit est leur meilleur film depuis longtemps.

Anonyme a dit…

pardon, mon but n'est pas de faire de la pub, chez une certaine maison insolente de thé parisienne, pour tout don que vous faites pour soutenir le Japon, elle apporte sa contribution en doublant le don... voilà

Anonyme a dit…

Oui moi aussi les larmes me sont montées aux yeux :( j'ai trouvé ce site qui propose un joli projet, les desseins seront vendus aux enchères et un ouvrage sortira.
http://tsunami.cfsl.net/
Bises, Ln

Jane a dit…

L"hôtel industriel Berlier" c'est le nom du grand bâtiment en verre qui se trouve porte d'Ivry et duquel on voit les fameuses 2 grandes cheminées qui crachent leur fumée.... et comme tu le décris au milieu de nulle part, au dessus du périph.... mais tu es peut-être ailleurs... ta description m'avait rappelé mon passage dans ce drôle de lieu ! si c'est là... bon courage !!!

avis a dit…

ma chère mingou, je partage ta tristesse pour nos amis japonais et leur si beau pays. Je vais aussi faire un don a la croix rouge japonaise. j'aurais bien aimé envoyer des colis de réconfort ( vêtements, conserves... ) mais malheureusement, je ne suis pas sur qu'ils arrivent et aussi a qui et ou les envoyer.
sinon, merci de nous avoir fait une jolie photo d'Anatole dans son pot de confiture. très jolie ta petite étiquette dessus d'ailleurs.
Pour la cantine on dirai qu'on a le même monsieur ^^ ( lui aussi propose toujours gentillement une sauce avec les frites :p )
bises
manuela

Taj a dit…

Très joli billet, peut être dû à la mélancolie?...
Ton précédent billet m'avait donné envie de me lancer dans le levain, mais pour le moment je ne peux pas donner l'amour qu'il faudrait à ce levain pour faire un pain aussi savoureux que le tient.
Je suis heureuse d'avoir suivi ton conseil en essayant Kunitoraya 2 (et celui de FS) un dimanche soir c'était délicieux. Quant au Stube la tarte pommes cannelles noix est vraiment bonne (le Sachertorte aussi mais je ne suis pas vraiment chocolat) et je ne doute pas que sur une chaise aux Tuileries le goût n'en est que meilleur.

La tragédie qui s'abat sur le Japon ne peut laisser personne insensible, un don c'est peu et beaucoup.

Artsakountala a dit…

Encore beaucoup de découvertes grâce à toi, à commencer par le mot d'entrée "immarcescible" (euh, je crois ne pas m'être trompée dans l'orthographe ...). Je vais essayer de le recaser un de ces jours, maintenant que je l'ai appris par coeur (immarcescicle, repeat after me).

Une question que je me posais concernant tes dessins : les fais-tu sur l'instant ou de mémoire ?

J'aime beaucoup le trait de crayon des dessinateurs que tu as sélectionnés (avec une préférence pour le 1 et 3).

Anatole, bonjour ! Je ne savais pas qu'il réclamait autant d'attentions ! Pire qu'un bonzaï !

Comme toi, je souffre pour le Japon et prie pour mes amis et pour tous ceux que je ne connais pas.


Bises, chère Mingou

Artsakountala a dit…

PS : une prière mais aussi des dons ! Oui ! Un pays ami qui a besoin de nous. Et comme le soulignait, je crois, le Secours Populaire, même un pays riche a besoin de solidarité.

Dévorer les livres a dit…

Salut Mingou,
Bonne rentrée à toi. c'est toujours excitant de commencer dans un nouvel univers, une nouvelle géographie. J'espère que tu ne seras pas obligée de déjeuner tous les jours à cantine pour sociabiliser.
A quand les recettes apprises à Chiang Mai ? J'ai finalement trouvé un autre cour moins loin de la où j'habitais et j'en ai été très contente. Je suis maintenant au Cambodge, les steak saignant commencement à me manquer sérieusement.

Mingou a dit…

Anonyme : Tu peux citer la maison de thé en question, si c'est pour la bonne cause...

Ln : Merci pour ce lien. C'est une belle initiative.

Jane : Tu m'apprends quelque chose.
Merci pour les encouragements... Finalement, on se fait à tout...

Avis : En fait, Anatole a changé de "maison" depuis la photo. J'alterne entre deux bols très colorés que je n'utilisais plus depuis longtemps (un avec une poulette, l'autre avec une tortue au fond du bol). Je crois qu'Anatole s'y plaît :-)

Taj : Moi non plus, je ne me sentais pas capable de m'occuper d'un levain... Anatole m'est tombé dessus sans que je m'y attende, et finalement, c'est aussi bien comme ça. Je n'ai eu aucun problème pour l'accueillir et me faire à l'idée de m'occuper de lui régulièrement.
La tarte pomme cannelle noix est excellente, mais l'apfelstrudel vaut le détour aussi : c'est le meilleur que j'ai goûté en dehors de Vienne.

Artsakountala : J'ai découvert ce mot grâce à mon travail :-) Au début, j'ai cru à une blague, une fantaisie, mais non : le mot existe bel et bien.
Depuis un fameux dîner marseillais où j'ai passé mon temps le nez collé à mon carnet, ne sachant plus où donner de la tête, entre les dessins et le repas, j'ai décidé de ne plus jamais recommencer et de prendre systématiquement des photos pour faire les dessins plus tard. Et ça marche bien comme ça. Mais du coup, ce n'est pas très spontané (contrairement au carnet de voyage).
On ne peut pas faire du bon pain avec un bonsaï... ;-)
Bises.

Sarah-Louise : Désolée, je n'ai pas encore eu le temps de m'occuper des photos de la Thaïlande, ni de cuisiner thaïlandais depuis que je suis rentrée... Mais ça viendra bientôt !
Je vais à la cantine tous les jours, mais j'apporte souvent mon bento, comme la plupart de mes collègues filles (on se sert du micro-ondes de la cantine pour réchauffer nos repas). Sinon, je prends des frites (c'est encore ce qu'il y a de moins pire à la cantine).
Mais depuis combien de temps es-tu en voyage ? Je t'envie drôlement...

Patrick Cadour a dit…

S'il faut un dictionnaire pour lire les blogs culinaires maintenant... ;-))

Anonyme a dit…

Pour la peine je suis allée pour la première fois rue Saint Anne samedi après-midi. J'ai mangé chez Aki, fait des tas de courses chez K-mart (en me faisant aider parce que j'étais perdue dans tout ça), je suis passée devant Roellinger, bref, j'ai pensé à toi toute la journée.
Quand il y a du soleil, la mocheté du quartier passe mieux non?! Belle journée, Ln

Dévorer les livres a dit…

Je me suis pris trois mois pour suivre le Mékong du nord de la Thaïlande au sud du Cambodge après avoir fini un stage très soporifique mais grassement rémunéré et avant de passer aux choses sérieuses. Je vais prendre un cours de cuisine khmer après demain. J'ai hâte de voir ce que ça donne même si pour l'instant les plats que j'ai mangé étaient plutôt austères. bises (j'ai supprimé le précédant commentaire car je mettais logger par erreur sue le compte d'une copine)

Anonyme a dit…

Je découvre ton blog magnifique, bravo ! Décidément Internet regorge de trésors. Tes aventures avec Anatole m'ont bien fait sourire et ton pain à l'air ...graouu ! Bonne continuation !

Mingou a dit…

Patrick CdM : Que fait-on alors de tous ces pauvres mots délaissés, jamais utilisés...?

Ln : Que tu aies pensé à moi en te promenant du côté de la rue Sainte Anne, je prends ça comme un compliment :-)
Tu as raison, le soleil égaie pas mal mes journées (on a une grande façade vitrée d'où la vue est bien dégagée...).

Sarah-Louise : Ah, si j'avais fait ça quand j'étais plus jeune...
Je suis curieuse d'en savoir plus sur le cours de cuisine khmère. Tu me raconteras ?
Bonne route !

Petite cuisine : Merci !

avis a dit…

mingou, mais du coup dans le bol on ne voit plus la tortue. Anatole la garde pour lui tout seul!

Florence A. a dit…

Pleins d'ondes positives pour Anatole. Entre autres :)
Je n'ai pas mangé de seigle depuis un an, depuis que je sais que ma famille ne le tolère pas, alors je me contente de saliver devant ton pain. Tes tartines ont du être très très bonnes... Enjoy!

Mingou a dit…

Avis : Non, en fait il y a deux tortues, donc Anatole se retrouve entre les deux.

Flo Makanai : Ah, j'aurais besoin de prendre quelques leçons de boulange... Anatole se porte bien, mais ne réussit pas grand chose à part le pain de seigle...

emilie a dit…

Bonjour Madame l ourse!(desolee, les accent ne seront pas possibles)
Cette recette a l air delicieuse mais je regrete qu il n y est pas Votre recette de levain, afin de la reussir completement a votre facon. Les liens dirignt vers trois recettes differentes, mais laquelle choisir?
merci et bon lundi!

Mingou a dit…

Emilie : On peut partir de 80g de levain, qu'on rafraîchit avec le même poids de farine (80g) et d'eau (80g). On obtient alors 240g de levain.
Pour la recette, on utilise 190g de levain rafraîchi, et le reste (50g) sera mis de côté pour plus tard.
Par contre, pour bâtir un levain, je ne suis pas compétente... Il faut aller voir chez Makanai ou Marie-Claire :
http://makanaibio.com/2008/10/btir-un-levain-naturel.html
http://www.dumieletdusel.com/archives/2010/02/15/16917840.html

Emilie a dit…

Merci! Je vais bien étudier tout ça.
Et bravo pour ton blog, qui est si joli et spirituel. Je voyage régulièrement entre toi et Patoumi et je suis à chaque fois épatée par tant de créativité, de poésie. Et je me demande: où prenez-vous le temps de dessiner, d'écrire divinement? faire de jolis et bons petits plats, les mettre en valeur (avoir trouvé la nappe, le bol et autres qui font la différence) et les prendre en photos pour finir par prendre le temps d'arranger tout ça sur un blog et tout cela en travaillant (à tout autre chose) et en ayant très certainement le ménage, la vaisselle le repassage comme la plupart des gens et peut être même le temps de s’asseoir pour souffler où même d'aller se promener, un film :)
J'avoue que cela me fait rêver.
Merci encore!

Mingou a dit…

Emilie : Merci ! Mais que répondre à tant de compliments ?
Je n'arrive justement pas à faire tout cela comme j'aimerais... J'ai l'impression de courir sans arrêt après le temps... Mais je triche aussi, parce que ce n'est pas moi qui fais le ménage à la maison, pas de repassage (en masse), ni de vaisselle à faire (c'est le lave-vaisselle qui s'en charge)...

bertrand a dit…

merci pour l'adresse de "la gambette",un parfum d'existence..

Mingou a dit…

Bertrand : Merci ! même si je ne suis pas sûre de comprendre ce que vous voulez dire par là...